Mobilisés dès sept heures ce matin aux portes de l'éxécutif, environ quatre-vingt retraités ont fait entendre leur voix. Pouvoir d'achat, carte senior, alimentation mais aussi transport : les membres de l'intersyndicale des retraités ont déposé un cahier de doléances pour le moins étoffé.
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Sur le territoire, ils seraient entre 35 000 et 40 000 retraités concernés. En début de semaine, l’intersyndicale des retraités avait déjà été reçue par le président du gouvernement ,Thierry Santa et par Christopher Gygès en charge du « bien vieillir », pour faire le point sur la situation des retraités du territoire. Pas satisfaits de cette rencontre, ils se sont de nouveau retrouvés ce matin.
Ils ont souhaité faire entendre leurs difficultés : coût des transports, des denrées alimentaires trop élevées, accompagnement à la dépendance trop léger: en Nouvelle-Calédonie, près de 70% touchent entre 112 000 francs CFP ou moins, de retraite par mois. "Avec 25 000 francs, je me nourris pour tout le mois avec ma femme. Pour le reste, il faut essayer de vivre ou survivre" raconte Bernard, un retraité.
"Je touche environ 30 000 francs CFP par mois.J'ai tout à payer, heureusement qu'il y a la retraite de mon mari, mais ce n'est pas suffisant. La vie est chère, on a besoin de plus d'argent pour survivre" confie à son tour Marguerite, venue se mobiliser ce matin.
Sur le Caillou, 19 000 cartes seniors ont été distribuées, mais selon les personnes concernées, leur utilité est dite "limitée". Localement, seule la réduction de 5 francs CFP sur le litre d’essence est effective, pour certaines stations-essence uniquement.
"Le gouvernement doit à nouveau rencontrer les grandes surfaces au sujet de la carte seniors. Et surtout, la relance de tout le plan de revendication avec d'autres demandes concernant l'électricité, l'eau, les poubelles" explique Bruno Heuea-Poroï, porte parole de l'intersyndicale des retraités.
Le gouvernement a également annoncé qu'une étude sera prochainement menée pour savoir si les retraités sont satisfaits ou non de la carte senior. L'éxécutif a également indiqué vouloir rencontrer les représentants des grandes surfaces.
"J'organiserais ça soit en fin d'année soit en tout début d'année prochaine pour que les grandes surfaces soient partenaire de la carte senior. On a aussi d'autres points à voir sur les transports, c'est une attente forte, ils verront ça avec les provinces et les communes" indique Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge du "bien vieillir" et de la politique de la solidarité.
"On a eu des réponses affirmatives concernant toutes les questions sur la dépendance. Le texte doit passer au Congrès incessamment sous peu normalement" indique le porte parole de l'intersyndicale.
Du concret sur la question de la dépendance : c'est en effet ce qu'a annoncé ce matin Christopher Gygès. "On avait anticipé au gouvernement, le fait de présenter un texte sur une aide fiscale à l'accompagnement de la dépendance, notamment sur les EHPADS ou sur le maintien à domicile donc un texte est présenté au Congrès la semaine prochaine et j'espère qu'il sera voté. L'idée c'est d'augmenter l'avantage fiscale pour l'aide au maintien d'aide à domicile et d'en offrir un aux personnes qui rentrent en établissement spécialisé"
Le prochain rendez-vous est fixé pour le mois de février 2020, afin de faire un point sur l'avancée des travaux. Un colloque concernant les retraités pourrait également être organisé en avril.
Pour l'intersyndicale des retraités, "il est urgent de s’occuper de la perte de l’autonomie de nos aînés et d’améliorer les avantages de la carte senior". Alors que la réforme des retraites en métropole fait beaucoup parler d'elle, qu’en-est-il sur le territoire ? Les pensions sont-elles menacées ? Faudra-t-il travailler plus longtemps ?
En Nouvelle-Calédonie, l'âge légal pour partir à la retraite à taux plein est fixé à 60 ans et même plus tôt, 57 ans et 6 mois, si les cotisations ont été faites depuis 35 ans.
Dans le détail, plus de 33 000 retraités ont travaillé dans le privé et touchent donc une retraite de base CAFAT, plus une complémentaire calculée sur leurs cotisations versées pendant l'activité. 4500 calédoniens sont des retraités de la fonction publique territoriale. Pour eux, c'est la caisse locale de retraite qui verse leurs pensions. Enfin, près de 5000 retraités de l'état vivent en Nouvelle-Calédonie.
Ce système existe déjà en Nouvelle-Calédonie depuis 1961.Toutes les cotisations versées chaque année par les salariés du privé sont transformées en points retraite et la valeur de ce point est réactualisée régulièrement par la CAFAT . Depuis sa création, sa valeur n'a jamais baissé; il est en ce moment de 244,46 francs CFP. En multipliant le nombre de point accumulés tout au long de sa carrière par la valeur du point et en divisant par 12 mois, on obtient ainsi le montant de sa pension de base.
Les cotisations récupérées par la CAFAT et la caisse locale de retraite permettent de payer toutes les pensions. A ce jour, il existe un fonds de réserve de plus de 40 milliards de francs CFP à la CAFAT et de 9 milliards de francs CFP pour la caisse locale de retraite.Sur le territoire, 2 actifs 3 cotisent pour un retraité alors qu'en métropole, c'est seulement : 1 actif 7. Au final, sur le territoire, c'est plutôt le risque de manquer d'actifs et donc de cotisants qui inquiètent pour les dix ans à venir. En cause : le taux de fécondité en baisse et l'incertitude sur l'activité économique.
Le reportage de Judith Rostain et René Molé.
Une question de "survie"
Ils ont souhaité faire entendre leurs difficultés : coût des transports, des denrées alimentaires trop élevées, accompagnement à la dépendance trop léger: en Nouvelle-Calédonie, près de 70% touchent entre 112 000 francs CFP ou moins, de retraite par mois. "Avec 25 000 francs, je me nourris pour tout le mois avec ma femme. Pour le reste, il faut essayer de vivre ou survivre" raconte Bernard, un retraité.
"Je touche environ 30 000 francs CFP par mois.J'ai tout à payer, heureusement qu'il y a la retraite de mon mari, mais ce n'est pas suffisant. La vie est chère, on a besoin de plus d'argent pour survivre" confie à son tour Marguerite, venue se mobiliser ce matin.
Des discussions autour de la carte senior
Sur le Caillou, 19 000 cartes seniors ont été distribuées, mais selon les personnes concernées, leur utilité est dite "limitée". Localement, seule la réduction de 5 francs CFP sur le litre d’essence est effective, pour certaines stations-essence uniquement.
"Le gouvernement doit à nouveau rencontrer les grandes surfaces au sujet de la carte seniors. Et surtout, la relance de tout le plan de revendication avec d'autres demandes concernant l'électricité, l'eau, les poubelles" explique Bruno Heuea-Poroï, porte parole de l'intersyndicale des retraités.
Le gouvernement a également annoncé qu'une étude sera prochainement menée pour savoir si les retraités sont satisfaits ou non de la carte senior. L'éxécutif a également indiqué vouloir rencontrer les représentants des grandes surfaces.
"J'organiserais ça soit en fin d'année soit en tout début d'année prochaine pour que les grandes surfaces soient partenaire de la carte senior. On a aussi d'autres points à voir sur les transports, c'est une attente forte, ils verront ça avec les provinces et les communes" indique Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge du "bien vieillir" et de la politique de la solidarité.
La question de la dépendance
"On a eu des réponses affirmatives concernant toutes les questions sur la dépendance. Le texte doit passer au Congrès incessamment sous peu normalement" indique le porte parole de l'intersyndicale.
Du concret sur la question de la dépendance : c'est en effet ce qu'a annoncé ce matin Christopher Gygès. "On avait anticipé au gouvernement, le fait de présenter un texte sur une aide fiscale à l'accompagnement de la dépendance, notamment sur les EHPADS ou sur le maintien à domicile donc un texte est présenté au Congrès la semaine prochaine et j'espère qu'il sera voté. L'idée c'est d'augmenter l'avantage fiscale pour l'aide au maintien d'aide à domicile et d'en offrir un aux personnes qui rentrent en établissement spécialisé"
Le prochain rendez-vous est fixé pour le mois de février 2020, afin de faire un point sur l'avancée des travaux. Un colloque concernant les retraités pourrait également être organisé en avril.
Quelle situation pour les retraités en Nouvelle-Calédonie ?
Pour l'intersyndicale des retraités, "il est urgent de s’occuper de la perte de l’autonomie de nos aînés et d’améliorer les avantages de la carte senior". Alors que la réforme des retraites en métropole fait beaucoup parler d'elle, qu’en-est-il sur le territoire ? Les pensions sont-elles menacées ? Faudra-t-il travailler plus longtemps ?
En Nouvelle-Calédonie, l'âge légal pour partir à la retraite à taux plein est fixé à 60 ans et même plus tôt, 57 ans et 6 mois, si les cotisations ont été faites depuis 35 ans.
Dans le détail, plus de 33 000 retraités ont travaillé dans le privé et touchent donc une retraite de base CAFAT, plus une complémentaire calculée sur leurs cotisations versées pendant l'activité. 4500 calédoniens sont des retraités de la fonction publique territoriale. Pour eux, c'est la caisse locale de retraite qui verse leurs pensions. Enfin, près de 5000 retraités de l'état vivent en Nouvelle-Calédonie.
La retraite par points
Ce système existe déjà en Nouvelle-Calédonie depuis 1961.Toutes les cotisations versées chaque année par les salariés du privé sont transformées en points retraite et la valeur de ce point est réactualisée régulièrement par la CAFAT . Depuis sa création, sa valeur n'a jamais baissé; il est en ce moment de 244,46 francs CFP. En multipliant le nombre de point accumulés tout au long de sa carrière par la valeur du point et en divisant par 12 mois, on obtient ainsi le montant de sa pension de base.
Les cotisations récupérées par la CAFAT et la caisse locale de retraite permettent de payer toutes les pensions. A ce jour, il existe un fonds de réserve de plus de 40 milliards de francs CFP à la CAFAT et de 9 milliards de francs CFP pour la caisse locale de retraite.Sur le territoire, 2 actifs 3 cotisent pour un retraité alors qu'en métropole, c'est seulement : 1 actif 7. Au final, sur le territoire, c'est plutôt le risque de manquer d'actifs et donc de cotisants qui inquiètent pour les dix ans à venir. En cause : le taux de fécondité en baisse et l'incertitude sur l'activité économique.
Le reportage de Judith Rostain et René Molé.