Le troisième volet de notre série « Rétro » avec un focus sur la culture. Théâtre, danse, littérature, musique, arts plastiques… les événements culturels ont émaillé l’année 2019 sur le Caillou. Retour en image sur quelques moments marquants avec Caroline Antic-Martin.
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Des chantiers conséquents
« C’est un peu un grain qui meurt et un autre qui va pousser », assurait une Calédonienne, devant le chantier de la FOL en déconstruction. Ce grain qui meurt, c’est le centre Marcel Bousquet, plus connu sous le nom de FOL. Après quarante-six ans d’activité et un premier projet de reconstruction avorté, ce temple de la culture populaire est finalement détruit. Il laisse place à un centre-culturel, qui reste à inventer. Autre métamorphose annoncée, celle du Musée de Nouvelle-Calédonie. Deux ans de travaux seront nécessaires pour le rénover. En attendant, neuf-mille pièces ont dû être déplacées. Certaines seront exposées dans le futur village Océanien situé sur les quais, en plein centre de Nouméa. Ce projet d’aménagement est enfin sur les rails, il aura une double vocation : touristique et culturelle. Nouveau lieu culturel également pour Koumac, qui possède désormais sa médiathèque. On lui souhaite longue vie et succès, à l’image de la médiathèque Löhna qui fêtait ses vingt ans cette année. Pour l’occasion, le Salon International du Livre Océanien (SILO) a fait escale pour la première fois à Lifou.Langues et cultures
Lifou où le président de la province des Iles Loyautés et le président de l’Université signent à la mi-Août une convention cadre, elle reconnait la vocation académique du centre de formation et de recherches en langues et culture kanak des îles Loyautés. « Il y aura un enrichissement, à la fois pour la province des Iles en bénéficiant de cet aspect de reconnaissance académique et pour l’Université en ayant accès à des domaines de recherche relativement méconnus, pour lesquels tant reste à faire et à publier », assurait alors Gaël Lagadec, président de l’Université de Nouvelle-Calédonie.
Langues et culture kanak nourrissent les créateurs et leur inspirent même de nouveaux styles musicaux à l’instar du Jareb. Début septembre, une trentaine d’artistes se retrouvent au Centre Culturel Tjibaou, pour créer un spectacle autour de ce son émergent.
Autre son émergent, le psy-kaneka de Wada. Après deux ans de recherches, le groupe sort son premier album et fait l’ouverture de la troisième soirée des Francofolies de Nouvelle-Calédonie. Hélas, le public boude cette troisième édition, pourtant l’affiche était belle. Carton plein en revanche pour Kassav’, Jazz à Nouméa et Bigflo et Oli, qui illuminent le Centre Culturel Tjibaou. Oui, la Nouvelle-Calédonie ça compte et ça plaît. Pour preuve, le succès d’OPJ Pacifique Sud, nouvelle série du réseau France Télévisions, entièrement tournée chez nous. Cette fiction fait travailler quarante techniciens, 286 figurants et quarante-cinq comédiens Calédoniens dont Marielle Karabeu, très convaincante dans le rôle de Kelly. Si l’équipe d’OPJ est d’ores et déjà assurée de faire une saison deux, l’avenir est plus incertain pour de nombreux artistes, structures et compagnies. Comme chaque année depuis quatre ans, les subventions sont en baisse, au point même de menacer la survie des antennes décentralisées du Conservatoire. À trois reprises, professeurs et élèves interpellent les élus à grand renfort de bruit et d’airs joyeux, mais le cœur n’y est plus vraiment. Le reportage de Caroline Antic-Martin :