Rétro 2020 : une année marquée par le coronavirus

La Nouvelle-Calédonie dans l’ensemble des Outre-Mer français fait figure d’exception, puisque le territoire a échappé à la pandémie de coronavirus. Des mesures exceptionnelles ont été prises par le gouvernement, dès le mois de mars. Retour sur cette année marquée par la Covid-19.

Des plages désertes, des rues vides et des magasins restés portes closes. Ces images auront marqué l’année 2020. C’est la conséquence en Calédonie de la pandémie de coronavirus. Le 11 mars 2020, l’organisation mondiale de la santé déclare l’épidémie de la Covid-19, pandémie mondiale. En Calédonie, les premiers à réagir sont les coutumiers, qui décident dès janvier à l’île des Pins, Maré et Lifou d’interdir les bateaux de croisière. 

Contrôles

Le gouvernement prend la même décision le 15 mars, puis c’est au tour des vols d’Aircalin d’être impactés. Dans un premier temps, un simple contrôle aux frontières est mis en place. Lorsque l’épidémie s’intensifie dans le monde, tous les passagers s’auto-confinent chez eux à leur arrivée sur le Caillou.

 

Le 18 mars, les deux premiers cas de la Covid-19 sont confirmés. Il s’agit d’un couple en provenance de Sydney arrivé la veille sur le terrritoire, pour leur voyage de noce. Les personnes contact sont installées au CISE de Koutio.

Cellule de crise

Dès le lendemain, le gouvernement décide de la fermeture des écoles, des bars et des restaurants. La limitation des regroupements à vingt personnes est actée. « Avec le président du gouvernement, nous savons pouvoir compter sur l’esprit de civisme de chacune et chacun d’entre vous, pour traverser cette période sans céder ni à la panique, ni au désordre », assurait alors le Haut-commissaire de la république en Nouvelle-Calédonie Laurent Prévost. 

 

Une cellule de crise regroupant l’Etat et le gouvernement est activée. Toutes les personnes arrivant en Calédonie seront confinées dans des hôtels. L’inquiétude gagne la population et à la Tontouta, les coutumiers manifestent pour demander la fermeture de l’aéroport. 

Confinement

Aux îles, les coutumiers décident de fermer complètement leur territoire, tant par voie aérienne que maritime. Le gouvernement décrète un confinement strict à partir du 24 mars, après la suspicion autour d’un premier cas autochtone. « C’est normal qu’ils prennent ces dispositions pour ne pas que le virus se propage », expliquait alors une calédonienne.

 

Les Calédoniens apprennent la nouvelle et se préparent à rester chez eux. Les commerces s’adaptent, et mettent en place des mesures sanitaires. Les écoles s’organisent, pour assurer le suivi pédagogique. Des contrôles de police sont mis en place, afin de vérifier que la population respecte les règles de confinement. Seules les activités jugées indispensables fonctionnent, ainsi que le secteur du nickel, au sein duquel des règles sanitaires strictes ont été mises en place.

Déconfinement progressif

Les Calédoniens sont suspendus aux conférences quotidiennes du gouvernement, pour savoir si le virus se propage. Une personne du centre de gestion de crise est testée positive, plusieurs responsables politiques dont le président du gouvernement Thierry Santa se retrouvent en quatorzaine. Après un mois de confinement et dix-huit cas positifs au coronavirus, le gouvernement annonce un déconfinement progressif à partir du 20 avril. Les Calédoniens retrouvent leur liberté. « Il était temps ! Parce qu’on n’en pouvait plus d’être à la maison », assure l’un d’entre eux.

Économie

Les conséquences économiques sont nombreuses : les secteurs les plus durement touchés sont le tourisme et le transport. Une partie du prêt AFD de 28 milliards de francs cfp accordé par l’État va aider les entreprises locales en difficulté.

 

Depuis, le pays est sous cloche avec une quatorzaine obligatoire dans les hôtels pour les personnes arrivant sur le territoire. Un 38e cas a été détécté, le 22 décembre dernier. Au total, ce sont 18 932 tests qui ont été effectués depuis le 18 mars dernier. 

Alors que l'épidémie a repris de plus belle dans le monde entier, le gouvernement a reculé la date de reprise des vols internationaux au 1er août 2021. Une échéance qui reste encore toutefois incertaine. 

Le reportage de Brigitte Whaap :