Roland Garros n'oublie pas Wanaro

Le public du court central de Roland Garros se lève pour saluer la mémoire de Wanaro N'Godrella
Sur le court central Philippe-Chatrier hier, un hommage a été rendu à Wanaro N'Godrella. Le tennisman calédonien a marqué les esprits, bien au-delà de son Caillou natal. Retour sur ce moment empreint de respect.

ROLAND GARROS DEBOUT ET SILENCIEUX

Le public se lève et le speaker l'invite à regarder l'écran géant positionné en haut des tribunes. Défilent alors des images de la carrière de Wanaro N'Godrella. L'hommage audiophonique, lui, se poursuit. "Son surnom, c'était "Bill", pour les intimes. Hélas, Wanaro s'est éteint jeudi dernier à l'âge de 66 ans. Né le 18 octobre 1949 en Nouvelle-Calédonie à Nouméa, ce joueur d'origine kanak est considéré à ce jour comme le plus grand joueur issu de la Nouvelle-Calédonie. Il a été 71e mondial en 1973, n°5 français en 1975. En Grand Chelem, il s'était hissé en 8e de finale de l'Open d'Australie en 1972, et en quart de finale de ce même tournoi l'année suivante. A Roland Garros, il avait été défait au 3e tour en 1973. A son palmarès également, une finale au tournoi de Hobart en Australie, en 1972, et une demi-finale à Nice, en 1973".
Sur l'écran géant, on aperçoit le jeune Wanaro, tout de blanc vêtu, sur les courts de Roland Garros. Service, revers, retour de fond de court, montée à la volée. La panoplie de son jeu s'affiche sur le Central Philippe-Chatrier. 


SOUVENIRS D'EQUIPE DE FRANCE

"Des performances, il en a eu. Il a même porté à deux reprises le maillot de l'équipe de France de Coupe Davis. C'est là qu'il avait hérité de son surnom, "Bill". Il avait gagné deux doubles avec Jean-Baptiste Chanfreau face à la Norvège en 1973, et contre le Portugal avec Jean-François Caujolle en 1974." Un moment de pause, puis le speaker reprend. Une photo plus récente de Wanaro, arborant un grand sourire aux côtés de deux amis, apparaît.  
"Tout le monde du tennis est bien évidemment très touché".
De nombreux témoignages sont lus au public. Entraîneur et capitaine, des coéquipiers. Comme par exemple, Patrick Proisy. 
"Certains membres du club France Coupe Davis ont tenu à témoigner. Patrick Proisy : nous étions extrêmement proches. Il était très agréable. Il ne m'a laissé que de bons souvenirs. Il en laissera à tout le monde. Avec Wanaro, nous étions ensemble pour notre service militaire en 1967 au Bataillon de Joinville. Il y avait Georges Goven et Jean-Baptiste Chanfreau avec nous. On l'a vu arriver de Nouvelle-Calédonie, le pauvre, à une époque où il faisait très froid. Il neigait. La première image que l'on a de lui, c'est avec un grand manteau, dans la neige. C'était sans doute la première fois qu'il l'a voyait. Il a rejoint l'équipe de France en 1969. On a vécu un moment impérissable en allant jouer une série de test-matchs en Afrique du Sud, à l'époque de l'apartheid. Sa disparition nous a fait un choc". 


HOMMAGE SUR LE SITE DU TOURNOI

Le site internet de Roland Garros a consacré un article à Wanaro N'Godrella.
C'est également le cas de la Fédération française de tennis