Rugby : des médecins se penchent sur le risque d'anomalie cardiaque des joueurs océaniens

Un médecin de la Fédération française réalise un examen sur un jeune rugbyman du pôle espoir.
Les jeunes talents de l'Académie pôle espoir de rugby ont accueilli en mars trois médecins de la Fédération française. La visite consistait notamment à vérifier si les joueurs océaniens présentent un risque accru d'anomalie cardiaque, en raison de la prévalence du Rhumatisme articulaire aigu (RAA).

Ils ont fait des milliers de kilomètres pour s'assurer de la bonne santé des espoirs calédoniens du rugby. Trois médecins de la Fédération française se sont lancés dans une série d'examens en ce mois de mars 2025. Une visite avant tout préventive. 

"Ce sont des jeunes qui s'entraînent tout de même 15 heures par semaine. Ce n'est pas anodin, d'autant que ça s'ajoute aux heures de cours et d'EPS. On se doit de savoir s'ils sont en bonne santé pour encaisser cette charge-là", estime Thierry Picard, manager de l'Académie pôle espoir de rugby.

De fait, entre les heures consacrées au rugby et celle passées en salle de musculation, la veille prend une dimension primordiale pour éviter tout souci de santé.

L'impact du Rhumatisme articulaire aigu (RAA)

Tous les joueurs, garçons comme filles, se sont pliés aux examens et questionnaires pour nourrir l'étude et la réflexion des médecins. "On regarde s'ils sont en bonne santé, on dépiste certaines maladies, on vérifie aussi que le suivi est bien fait et que la structure médicale en place peut s'occuper convenablement des jeunes", explique Olivier Capel, le président du comité médical de la Fédération française de rugby. 

Au-delà de ce suivi général, la délégation a intégré cette année un cardiologue car en Nouvelle-Calédonie, l'étude du coeur prend une dimension supplémentaire. Dans leur ensemble, les rugbymen du territoire sont réputés performants, mais les joueurs d'origine mélanésienne et wallisienne seraient plus exposés que d'autres aux anomalies cardiaques. 

Un constat réalisé il y a deux ans, lors d'un précédent déplacement des médecins de la Fédération. "On avait remarqué que pas mal de jeunes avaient fait dans leur enfance des rhumatismes articulaires aigus (RAA), pouvant entraîner de possibles répercussions cardiaques", résume Jacques Girardin, le directeur médical de l'institution.

Déplacement à Wallis-et-Futuna

"On interroge sur l'histoire de la famille, d'éventuels symptômes. On fait passer un examen clinique, puis un test à l'électrocardiogramme ainsi qu'une électrocardiographie qui permet de dépister certaines anomalies spécifiques", indique le cardiologue Frédéric Chague.

Dans l'ensemble, les résultats de cette nouvelle visite n'ont pas révélé de dysfonctionnement majeur parmi les jeunes examinés. La délégation s'est ensuite envolée pour Wallis-et-Futuna, autre territoire important du Pacifique pour le rugby français.