Entraînement léger sur la pelouse du vélodrome de Magenta. Une partie des pensionnaires du pôle espoir rugby de Nouvelle-Calédonie enchaîne les passes, sous les ordres du nouveau conseiller technique de ligue, Jean-Pierre Rey. L'autre partie du groupe s'exerce à la musculation dans la salle située à proximité.
Tous espèrent avoir l'opportunité de devenir un jour professionnel, et pourquoi pas de connaître la même trajectoire que Peato Mauvaka. Le talonneur calédonien est dans le groupe France pour le Tournoi des VI nations et sera même titulaire face à l'Irlande, tenante du titre, samedi matin pour nous, au stade Vélodrome de Marseille. Pas question pour ces jeunes de moins de 17 ans de rater la retransmission télévisée et de regarder Peato, ou Yoram Moefana, qui débutera lui aussi au poste de trois-quarts aile.
" On sera pour là pour les soutenir "
" Bien sûr, on sera là à 7 heures pour les soutenir, prévient Malia Taofifenua. Cette rugbywomen revient tout juste d'un rassemblement national des cent meilleures joueuses de moins de 18 ans, au centre de Marcoussis. " On a travaillé sur le jeu en général, le jeu serré, tout ce qui était dégagement et on a appris les bases : mêlée, touche, et tout ce qui concerne le jeu d'avant. Il y avait beaucoup de filles, on était seulement deux Calédoniennes, mais on a su rentrer dans le tas, explique-t-elle dans un sourire.
La joueuse de l'Olympique de Nouméa est l'un des nombreux exemples de fort potentiel que l'on trouve sur le Caillou. Kahe Kahe, originaire de Kouaoua mais licencié à Bourail, en fait lui aussi partie. Le deuxième ligne de 15 ans va bientôt s’envoler pour un stage national des moins de 16 ans dans l'Hexagone. Tous deux présentent de belles aptitudes qu'il faut désormais développer pour viser très haut, comme leurs aînés devenus internationaux. Des grands frères qui impressionnent.
Mauvaka, l'effet de surprise et la polyvalence
"Peato, je l'ai personnellement vu jouer à Marcoussis. Malgré sa taille et son gabarit, on voit qu'il peut s'adapter à tous les postes. C'est ce qui fait de lui quelqu'un de très spécial. C'est impressionnant de voir un talonneur, un Wallisien, jouer comme lui. Dans la mêlée et les touches, il a un jeu de main très spécial. Sa grande qualité, c'est sa capacité à venir en soutien. Il est là, même quand on ne sent pas qu'il est présent, analyse Malia.
Damien, l'un de ses partenaires d'entraînement au pôle, qui évolue en tant que troisième ligne aile à l'URC Dumbéa, ne dit pas autre chose. " Il sait apporter l'effet de surprise. C'est un joueur clé. C'est un talonneur qui sait jouer au pied, il est capable de faire des passes des deux mains et il sait aussi porter les ballons. Pendant la Coupe du Monde, il s'est fait remarquer." C'est encore le cas cette saison en club.
Lors des quatre matchs de poule du Stade Toulousain en Coupe des Champions, Mauvaka a inscrit trois essais. " Quand on voit les parcours de Peato, mais aussi de Yoram Moefana ou de Rodrigue Neti, c'est une source d'inspiration. Cela nous pousse à aller un peu plus loin et à donner le maximum à l'entraînement."
Dans le XV de France qui jouera samedi face à l’Irlande son premier match du Tournoi des VI nations, Mauvaka et Moefana ne seront pas les seuls représentants du Pacifique. Le deuxième ligne d'origine samoane, Posolo Tuilagi (Perpignan), remplacera Romain Taofifenua sur le banc des Bleus.