Les spécialistes de Météo France font le point sur la saison passée et la saison à venir. En Nouvelle-Calédonie, si les cyclones ne sont pas plus nombreux, ils seraient de plus en plus imprévisibles.
Alix Madec avec Lizzie Carboni •
Entre cyclones et dépressions tropicales, depuis des années, la Nouvelle-Calédonie a toujours été concernée par ces phénomènes.
« Pour que le phénomène se forme, il faut une conjonction de plusieurs facteurs, en particulier de l’eau chaude et des conditions atmosphériques particulières. Ces conditions se rencontrent plutôt en saison chaude mais le hasard fait que ça peut aussi arriver en dehors de la saison » indique Virgil Cavarero, prévisionniste pour Météo France.
Des phénomènes de plus en plus précoces
Dans l’ensemble du Pacifique Sud-Ouest, la dépression tropicale LIUA s’est développée dès le 26 septembre 2019, offrant un record de précocité. Selon les météorologues, la saison 2018/ 2019 est la plus précoce depuis le début de l’ère satellitaire en 1977. En revanche le nombre de phénomènes est sensiblement identique aux années précédentes dans la zone. Bien que LIUA se soit développée en septembre, aucun phénomène ne se forme en octobre et novembre.
Si le réchauffement climatique ne semble pas augmenter le nombre de cyclones, il pourrait cependant intensifier leur force dans le futur.
« Si on regarde simplement les intensités de force de vent des dernières années, on constate que les cyclones les plus forts sont Winston ou Pam. C’est possible que la saison cyclonique devienne plus grande avec des températures qui s’échauffent; on aurait une saison chaude qui commencerait plus tôt et qui terminerait un peu plus tard » confie Virgil Cavarero.
Au total, neuf phénomènes se sont développés dans le Pacifique Sud cette saison, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne des quarante saisons sur la période 1977-2018, qui est proche de dix.