Les salaires calédoniens ont augmenté de 7 % en six ans, mais...

Six ans que l’Isee n’avait pas publié une photographie précise des salaires en Nouvelle-Calédonie. Depuis 2013, ils ont en moyenne augmenté de 7 %. Mais de fortes disparités persistent. Un Calédonien sur cinq perçoit un bas salaire. Et la différence de paie entre hommes et femmes reste d'actualité.
En 2019, tous secteurs confondus, le salaire net moyen des Calédoniens s’élevait à 342 000 francs CFP (en équivalent temps plein), contre 320 000 francs en 2013. L’augmentation est bien marquée. Mais il faut aussi prendre en compte l'évolution des prix.
 

Sur la période 2013-2019, les salaires ont augmenté de 7 %. Une fois que vous enlevez l’effet des prix, donc l’inflation,  qui était de 4.4 %, en fait les salaires ont augmenté de 2.2 %. Soit 0.4 % par an, en moyenne.
- Olivier Fagnot, directeur de l’Isee

 

A relativiser

Des chiffres à relativiser. En effet, lors de la précédente étude, cette augmentation était de 0.6 % par an. Et le salaire médian, c’est à dire le salaire qui sépare deux groupes, le groupe des plus payés et le groupe des moins payés, est de 236 000 F net seulement. 

La synthèse de l'Isee :
Le résumé de Stéphanie Chenais et Laura Schintu :
©nouvellecaledonie
 

Entre extrêmes

De nombreuses disparités persistent. En 2019, un salarié calédonien sur dix gagne moins de 145 000 F. Et un emploi sur dix est rémunéré à plus de 529 000 F. Le rapport entre les salaires qui délimitent ces deux extrêmes (ça s'appelle le rapport inter-décile) s’établit à 3.7. En métropole, en 2017, il était de 3.0.
Sur le Caillou, l'indice grimpe même à 4.9 dans le public, en raison de niveaux de salaires très différents selon les statuts (contractuels, Fonction publique d'Etat ou Fonction publique de Nouvelle-Calédonie).
 

Un salaire sur cinq est un bas salaire

Autre constat : on estime aujourd’hui qu’un Calédonien sur cinq perçoit un bas salaire, inférieur à 157 000 F net par mois. Et cette part a fait un bond en six ans, retrouvant le même niveau qu'il y a une décennie : elle est passée de 12,6 % en 2013 à 20,4% en 2019. 
Parmi les personnes les plus fragiles, on trouve des jeunes, de moins de trente ans, des travailleurs du monde agricole et enfin, en général, des ouvriers et employés
 

Trois facteurs déterminants

D’après l'étude de l'Isee, trois facteurs expliquent principalement les écarts de salaires : 
  • la catégorie socio-professionnelle, elle-même liée à la qualification ; 
  • l’âge, en rapport avec l’expérience ;
  • et enfin, le statut du salarié, c’est-à-dire s’il travaille dans le public ou le privé.
 

On gagne 30 % de moins dans le privé

En six ans, les rémunérations du secteur privé ont progressé de 1.2 %, soit 0.2% par an. Contre 2.9 % pour le secteur public, soit 0.5% par an. Des salaires qui sont, dans le privé, en moyenne inférieurs de 30 % à ceux du public. Globalement, on gagne en moyenne 299 000 F net dans le privé et 429 000 F dans le public. Et pas seulement à cause de l'indexation ou des diverses indemnités. 
 
 

Les hommes sont payés 11 % de plus

Autre point marquant de l’étude, les écarts de salaires entre les hommes et les femmes. Une problématique qui n'a connu qu'une lente évolution entre 2013 et 2019. Lorsque vous êtes une femme, vous percevez en moyenne 321 000 F. Un salaire inférieur de pratiquement 11 % à celui des hommes (360 000 F).
Cette différence est accentuée dans le public. Et si l'écart de salaires est inexistant chez les moins de trente ans, la situation ne dure pas. En fin de carrière, les femmes gagnent 16 % de moins que les hommes.
 
Dès l’année prochaine, l’Isee publiera ces chiffres une fois par an.