La première femme en passe de diriger le gouvernement samoan a été "investie", ce lundi. Une cérémonie improvisée dans les jardins du Parlement : l'accès du bâtiment a été interdit à Fiame Naomi Mata'afa. Un nouveau rebondissement dans le bras de fer qui se joue depuis les élections de début avril.
Fiame Naomi Mata'afa a fini par "prêter serment". Elle a été "investie" Première ministre de Samoa, ce lundi 24 mai. Il a fallu pour cela une cérémonie improvisée dans les jardins du Parlement.
Pas accès au Parlement
Plus tôt dans la journée, la candidate victorieuse des dernières élections, il y a six semaines de ça, s'était vue refuser l'entrée dans la chambre de l'assemblée législative. Le Secrétaire du Parlement était sorti pour s'excuser. Affirmant qu'il ne pouvait pas permettre à l'institution de siéger, sur ordre du chef de l'Etat Tuimalealiifano Vaaletoa Sualauvi.
Prestation de serment en extérieur
Tenus à l'extérieur, Fiame Naomi Mata'afa et sa délégation sont restées des heures sous un large chapiteau dans les jardins, tandis que leurs partisans scandaient des slogans. Les élus ont finalement prêté serment un à un lors d'une cérémonie qui, en dépit de son lieu insolite, avait tout d'une investiture officielle. Mais sa légalité a d'emblée été contestée par les opposants de la Première ministre élue. Et cette "prestation de serment" en extérieur risque fort d'être contestée en justice.
Appel au calme
Elle s'inscrit en effet dans le bras de fer, politique et juridique, qui a suivi le scrutin très disputé du 9 avril. Au pouvoir depuis vingt-deux ans, Tuilaepa Sailele Malielegaoi a été défait dans les urnes. Il se refuse toutefois à céder le pouvoir, au point que certains crient au coup d'Etat. La Nouvelle-Zélande et l'Australie ont lancé un appel au calme et enjoint le pays à respecter le droit. Dans la foulée de la cérémonie, la Micronésie a reconnu Fiame Naomi Mata'afa comme Première ministre.
Fille de Premier ministre
Les Samoa sont devenues indépendante en 1962, après presqu'un demi-siècle sous le statut de protectorat néo-zélandais. A l'exception d'une courte période en coalition, en 1986-1987, le Parti pour la protection des droits de l'homme (HRPP) de Tuilaepa Sailele Malielegaoi préside aux destinées du pays depuis 1982. Fiame Naomi Mata'afa, à la tête du parti FAST, est la fille du Premier ministre samoan initial, décédé en 1975.
Elle passe pour une pionnière de la cause des femmes dans un archipel très conservateur et très religieux, majoritairement protestant. Cette personnalité appartenait auparavant au HRPP et fut même l'adjointe du dirigeant sortant. Jusqu'à ce qu'elle se brouille avec lui en raison de divergences politiques.