C'est le début de sa carrière. Elle en garde un souvenir impérissable :
"Je suis restée six ans à Canala. Superbe expérience, des gens vraiment exceptionnels. Cela a conditionné toute ma carrière. J'ai appris énormément de choses sur l'aspect humain, la communication. J'ai beaucoup appris dans la difficulté.
Après, je suis partie pour quatre ans à Païta, dans d'autres conditions, avec un rythme d'intervention plus soutenu, et tous les aspects de la ville : le voisinage, d'autres types de vols. On m'appelait "Black Cat", "le chat noir", là-bas. Je retrouvais des personnes de Canala dans les affaires de vols sur Païta. Mes collègues disaient qu'ils m'avaient suivie ! ".
Vers le métier de T.I.C
La gendarme exerce son métier avec passion en brigade, et aiguise son sens de l'investigation. Au fur et à mesure des enquêtes et des interventions, elle acquiert de nouvelles compétences qui la pousse à vouloir changer de poste. Témoignage :
Après ses trois mois de formation au centre national de formation de police judiciaire à Rosny-sous-bois en Seine Saint-Denis, Sandrine Gitie revient à nouveau sur le territoire. Cette fois, c'est pour intégrer la C.I.C.N, la cellule d'identification criminelle de Nouméa. Sa mission : élucider des affaires de vols et de crimes de sang. L'équipe est composée de quatre membres. Elle est la seule femme.
C'est une nouvelle réalité professionnelle pour cette femme de 37 ans. Elle exerce son activité au sein de la caserne Meunier - où est installé un plateau technique dédié - mais peut se déplacer également sur l'ensemble du territoire à bord d'un camion spécialisé qui sert de "laboratoire ambulant". Il s'agit de récolter et de transmettre des informations. La CICN est au coeur des enquêtes :
Viser le concours d'officier
Celle qui occupe aujourd'hui le grade d'adjudante observe avec satisfaction l'augmentation constante des femmes gendarmes calédoniennes sur le terrain, dans les brigades. "Elles sont discrètes. On ne le voit pas toujours, mais quand vous croisez une patrouille, il se trouve forcément une femme désormais". Ce qui n'est pas le cas, en revanche, aux postes à responsabilité. "J'espère qu'elles y auront accès. Il y a beaucoup, beaucoup de femmes officiers qui arrivent de métropole, et elles se révèlent tout aussi compétentes que leurs homologues masculins".
Sandrine Gitie, elle, ne compte pas s'arrêter là :
" Pour le moment, j'aime ce métier passionnant et j'espère pouvoir l'exercer dans d'autres contrées, en métropole ou en outre-mer, en Guyane, à la Réunion ...
J'ai envie d'exercer en dehors de chez moi et de revenir avec une autre expérience. Et pourquoi pas viser des responsabilités plus importantes, plus tard. Comme le concours d'officier."