Infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, insuffisance cardiaque, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes dans le monde. Des pathologies souvent sous-diagnostiquées et sous-estimées chez la femme. Notamment parce qu’elles pensent moins à consulter lorsqu'elles ont des alertes. "Contrairement à une croyance toujours tenace, elles concernent aujourd’hui aussi les femmes et ne sont plus réservées aux hommes", détaille le site du fonds de dotation Agir pour le cœur des femmes.
200 femmes qui meurent chaque jour en France
Le mode de vie des femmes a fortement évolué ces trente dernières années, ce qui entraîne une progression régulière de leur exposition aux facteurs de risques cardiovasculaires. Consulter est donc essentiel.
Un circuit dédié était proposé au Mont-Dore lors de la journée internationale des droits des femmes, le 9 mars dernier.
On est alarmé par les chiffres chez les femmes jeunes de 45 à 55 ans.
Souad Sediri, angiologue
Autre problème, les signaux d'alerte ne sont pas exactement les mêmes chez les femmes que chez les hommes. "Il ne s'agit pas forcément d'une douleur thoracique. Les femmes peuvent ressentir un épuisement, des palpitations, des troubles digestifs, des nausées et même faire des cauchemars."
Des facteurs de risques multiples
À âge égal, les femmes présentent plus de facteurs de risque cardiovasculaire que les hommes. "Plus de 80 % des femmes de plus de 45 ans en ont au moins deux. Leur risque de développer un infarctus du myocarde lié à l’hypertension, au diabète ou au facteur psychosocial est plus important", précise encore le fonsds de dotation Agir pour le cœur des femmes.
Parmi les facteurs de risques : le tabac, le stress, la sédentarité, le surmenage, une alimentation déséquilibrée, le surpoids ou encore le diabète…
Contraception, grossesse, ménopause
Huit accidents cardiovasculaires sur dix sont pourtant évitables avec de la sensibilisation et un suivi adapté. Il est conseillé d’organiser des dépistages lors des trois phases de la vie hormonale d'une femme. " À la puberté, c'est important, avec la première contraception. Au cours de la grossesse, le suivi est en général plutôt bon, mais après on oublie parfois le suivi. Et on sait que la ménopause est un facteur de maladies cardiovasculaires et qu'elles s'installent à ce moment-là", poursuit Souad Sediri.
Des freins et encore des réticences
D'autant plus que même si elles ont des signes d'alerte, ces femmes peuvent encore rencontrer des réticences à consulter. "Il y a la peur du diagnostic, des conséquences et des traitements, explique Souad Sediri. L'appareillage [respiratoire] est beaucoup plus un problème pour les femmes que pour les hommes."
Trop de sel dans les plats des Calédoniennes
Lors de cette journée au Mont-Dore, les équipes médicales ont également constaté une méconnaissance des Calédoniennes de certains facteurs de risque spécifiques. "Elles ne se rendent pas forcément compte qu'elles sont dans le rouge sur la consommation de sel." En particulier à cause des sauces soja ou d'assaisonnement. "Il y a aussi la consommation de tabac. Elles pensent que si elles ne fument pas beaucoup de cigarettes, c'est moins grave. Alors que l'on sait que trois cigarettes par jour multiplient le risque cardiovasculaire par 4."
Enfin il ne faut pas oublier le surpoids. En Calédonie, deux adultes sur trois sont en surpoids. Et plus de 100 000 personnes souffrent d’obésité, il faut donc surveiller en particulier le périmètre abdominal.
Pour cette première Journée du cœur des femmes en Outre-mer, le Mont-Dore faisait partie des quatre communes pilotes de ce projet national en 2024.
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