Santé : une charte pour améliorer la prise en charge des personnes en situation de handicap

Ils sont quarante jeunes polyhandicapés à être pris en charge à la MGP, la Maison Gabriel Poedi. Parmi eux Laurent, 27 ans, atteint d’une maladie dégénérative. Et quand il s’agit de se faire soigner à l’hôpital, la réponse est sans appel : "non j’aime pas ça. Moi je préfère me soigner ici à la MGP".

Les soins à l’extérieur : c'est un problème pour la plupart des patients. Et les aides-soignantes présentes au quotidien auprès d’eux en ont bien conscience, à l'image de Fabienne Philippe : "la plupart du temps ce sont les aides-soignantes qui accompagnent les jeunes pour leurs rendez-vous médicaux…. Pour que tout se passe bien."

Une prise en charge plus lourde

Manque de temps, de matériel, difficultés de communication :  se soigner lorsque l’on est en situation de handicap relève parfois du parcours du combattant. « On s’aperçoit que l’accès aux soins des personnes en situation de handicap, c’est compliqué, confirme Béatrice Ponot, la directrice de la Maison Gabriel Poedi. [Qu'il y a] des embûches et que c’est pas toujours simple » 

Or la prise en charge des patients polyhandicapés est souvent beaucoup plus lourde, même pour les soins les plus anodins. De simples caries sont souvent soignées sous anesthésie générale par exemple.

La charte "Romain Jacob" signée entre le gouvernement calédonien et l'association nationale Handidactique, ce vendredi 8 décembre, existe depuis 2014. Élaborée par et pour les personnes vivant avec un handicap, elle vise à améliorer leur accès aux soins.

L'initiateur de ce document, Pascal Jacob, revient sur la problématique de l'accès aux soins dans une interview sur NC la 1ère : " la charte Romain Jacob est aujourd'hui dans 21 pays, c'est la réunion de l'ensemble des talents et expertises pour l'accès à la santé d'un territoire. Ici, la situation n'est pas totalement la même que dans l'Hexagone. Les principales difficultés sont l'inadaptation du système de santé à la personne vivant avec un handicap (...)"

Et d'ajouter : " il reste un grand nombre de personnes qui abandonnent leurs soins simplement parce que c'est difficile." Cette charte est aujourd'hui "évaluée par et pour les personnes vivant avec un handicap. Cette année, 150 000 personnes nous guident pour nous dire ce qui ne va pas. C'est une étude permanente qui nous donne des résultats tous les trimestres." 

Il reste un grand nombre de personnes qui abandonnent leurs soins simplement parce que c'est difficile.

Pascal Jacob, initiateur de la charte Romain Jacob

Pascal Jacob trouve que la Nouvelle-Calédonie "n'a pas encore commis les bêtises de la Métropole"."Probablement parce que les personnes sont plus proches. J'ai trouvé une société extrêmement accueillante et accompagnante. Et aujourd'hui il y a un potentiel de formation formidable."

À voir >>> Le reportage de Charlotte Mannevy et Luigi Wahmereungo-Palmieri