Santo et Maewo terres d'accueil pour les familles d'Ambaé (MàJ le 15/09/18)

Le pasteur Henri Tari devant la maison commune construite par les habitants de Nua a Takaro.
Depuis la déclaration d’état d’urgence sur l’ile d’Ambaé, la population a dû fuir pour s’installer dans les iles voisines. La grande majorité a choisi Santo. Reportage sur place.
En juillet dernier près de 12 000 habitants d'Ambaé ont fui le volcan Lombenben devenu à nouveau menaçant . Une situation alarmante qui a conduit gouvernement vanuatais à décréter l'état d'urgence sur Ambaé,  provoquant l'évacuation obligatoire de toute la population vers les îles voisines . 
Ainsi 2600 personnes sont accueillies sur l'île de Maewo, décrétée initialement lieu d'accueil par le gouvernement et située à une vingtaine de minutes en petite embarcation d’Ambaé.
 

La majorité à Santo

Mais plus de 7000 autres soit les deux-tiers des habitants d'Ambaé ont préféré se réfugier à Santo, soit parce qu'ils ont de la famille sur place ou bien pour trouver du travail. 
Parmi elles, 70 personnes malades ou en situation de handicap sont hébergées dans les locaux du terminal de la gare maritime de Luganville. Elles sont notamment aidées par “Field Ready” une ONG américaine intervenant sous la tutelle du gouvernement australien.  
Sur Santo (la première ile en superficie du Vanuatu) les villages d'Ambaé se sont formés en plusieurs groupes. Bon nombre d'entre eux sont accueillis dans des églises ou bien provisoirement par des coutumiers propriétaires terriens de Santo.  
La communauté s'installe progressivement.
 

Un village d’Ambaé reconstitué dans la forêt de Santo

Ceux qui ont plus de moyens soit 10% d'entre eux, ont décidé de se prendre en charge. Ainsi des familles ont pu acheter des parcelles de terre afin de construire une maison. C'est l'exemple des habitants de Nau A Takaro (ouest d'Ambaé) qui ont reconstitué leur village en plein cœur de la forêt de Palon à Fanafo, à 40 kilomètres de Luganville la capitale, dans l'intérieur des terres. 

16 familles (soit 78 personnes) ont chacune acheté un hectare à environ 300 000 vatus (272 000 franc CFP) pour s'installer. Elles ont défriché une partie de la forêt pour construire leurs maisons avec le bois qu'elles ont elles-mêmes coupé, du « melek tree », ainsi qu’une maison commune.
Il a fallu aussi replanter.
 

Cellule de crise à Luganville

Une cellule de crise a été mise en place a Luganville par le bureau national de la gestion des catastrophes naturelles. Elle est chargée de recenser toute la population réfugiée à Santo pour avoir le nombre exact de personnes. Un recensement nécessaire pour évaluer les besoins en nourriture et les aides octroyées par les services du gouvernement. Le conseil des ministres  a finalement décidé de venir également en aide aux familles déplacées de leur propre chef sur Santo ( destination initialement réservée aux malades et aux personnes en situation de handicap ), Maewo étant le lieu officiel d’accueil.
Le "melek tree" est utilisé pour construire les habitations.

Décision le 26 septembre

Les populations déplacées attendent avec impatience le 26 septembre prochain. A cette date, le gouvernement du Vanuatu doit se prononcer sur la poursuite ou non de l'état d'urgence sur l'ile d'Ambaé. Un état d'urgence décrété fin juillet dernier.  
En attendant, tous les chefs coutumiers de Santo doivent se réunir au nakamal des chefs de Luganville le 11 septembre prochain pour décider de la mise à disposition des terres aux familles d’Ambaé. Une réunion là aussi très attendue.
L’antenne du bureau national de gestion des catastrophes naturelles basée a Luganville qui abrite la cellule de crise chargée de recenser les familles d’Ambae refugiées à Santo.


Ecoutez cette interview sur la situation des familles d’Ambae réfugiées sur l’île de Santo de Stevee Ayong, journaliste de la SRTV (Société de Radiodiffusion et Télévision du Vanuatu, basé à Santo. 


Retrouvez nos reportages diffusés dans les journaux télévisés 

Sur l'ile de Santo, les autorités s'organisent pour gérer ce flux de population.
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Si certains villages sont accueillis provisoirement par des chefs coutumiers, 
d'autres, qui ont plus de moyens, ont acquis des parcelles de terre pour y construire des maisons.
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Le point sur l'activité du volcan Lombenben. Comment s'opère sa surveillance et quelle est son évolution ? La dernière phase éruptive de Lombenben en juillet dernier avait provoqué l'évacuation totale de la population d’Ambaé. 
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