Sébastien Lecornu a entamé les discussions avec les politiques calédoniens

Le ministre des Outre-mer a entamé ses discussions avec le monde politique local, depuis sa quatorzaine. Sébastien Lecornu a échangé par visioconférence avec les députés et sénateurs, ainsi qu'avec les présidents du gouvernement, du Congrès et des provinces ainsi qu'avec Marie-Claude Tjibaou

 
Une semaine après son arrivée sur le territoire le ministre des Outre-mer s’est d’abord entretenu dimanche avec les députés de Calédonie ensemble. Sébastien Lecornu a mené ses discussions ici depuis une des résidences du Haut-Commissariat où il est actuellement en quatorzaine depuis son arrivée
  

Des discussions sur le troisième référendum

Le ministre s’est félicité d’un "échange constructif" avec ses premiers interlocuteurs sur son compte Twitter. Philippe Gomès et Philippe Dunoyer, de Calédonie ensemble, n’ont pas souhaité communiquer sur la teneur des discussions qui ont notamment porté sur "le nécessaire dialogue pour la construction d’un projet de société" mais aussi sur l’après troisième référendum. Un troisième vote "sans doute inévitable" aurait concédé le ministre.

Autre parlementaire à s’être entretenu avec Sébastien Lecornu : Pierre Frogier. Juste avant son audioconférence avec le ministre des Outre-mer, le sénateur l’avait interpellé dans une lettre ouverte : « Votre impérieuse obligation est de permettre à nos concitoyens d’échapper à un affrontement mortifère et de prendre des décisions politiques pour l’avenir de nos populations ».

De son côté, Thierry Santa a salué la volonté d’écoute de Sébastien Lecornu et a notamment appelé "le troisième partenaire de l’accord de Nouméa", à prendre ses responsabilités.
 

​​​​​​Le gouvernement national aura un rôle essentiel pour faire évoluer la question du troisième référendum, de manière à proposer aux Calédoniens, un nouveau projet commun qui maintienne la Calédonie dans la France, conformément à la volonté à deux reprises exprimée par la majorité des Calédoniens. J'ai également insisté auprès de lui de l'importance d'un soutien national pour maintenir un climat économique et social serein

Thierry Santa, président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. 

 

Les indépendantistes aussi interpellent le ministre

Deux autres responsables d’institutions de la mouvance indépendantiste, Roch Wamytan pour le Congrès et Jacques Lalié, pour la province des Iles, ont eux tenu à interpeller le ministre des Outre-mer sur la manière d’anticiper les risques quel que soit le résultat du troisième référendum. Un scrutin qui ne fait plus de doute face à la détermination revendiquée des indépendantistes, confortée par la progression du OUI le 4 octobre dernier lors du deuxième vote référendaire. Pour eux, les voies et solutions doivent être tracées avant le troisième vote en 2022. 
 

Le score qui a été réalisé, notamment par les partis indépendantistes pour le OUI, il va de toute façon se resserrer pour le prochain référendum. Mais on n'arrivera peut-être à un 50/50 donc qu'est-ce-qu'il va se passer après? Il était important que nous puissions déjà en discuter là, avec lui, les conséquences, mesurer les effets du OUI ou les effets du NON

Roch Wamytan, président du Congrès. 



Pour Jacques Lalié, président de la province des îles, "si des choses ne sont pas calées après 2022, si Macron passe ça peut être la continuité mais si le Front National passe, on sera obligés de se faire entendre" 

Préparer l'après troisième référendum en créant les conditions d'un dialogue constructif : l'enjeu est de taille pour l'Etat, le troisième partenaire de l'accord de Nouméa. 
 

Sortie de quatorzaine

Le ministre des Outre-mer va poursuivre à distance ses entretiens jusqu’à la fin de sa quatorzaine, qui doit s'achever ce vendredi. Il doit notamment échanger avec les représentants des différents partis politiques. Dès sa sortie, Sébastien Lecornu sera sur le terrain dans les trois provinces et n’exclut pas une grande réunion avec tous les acteurs pour créer les conditions d’un dialogue constructif pour le pays.