Le ministre des Outre-mer a réuni une délégation de personnalités politiques sur l’îlot Leprédour pour une table ronde sur l’avenir du pays. Un moment de dialogue commun avec une partie des élus du pays après les rencontres bilatérales de la semaine.
Erik Dufour, Ondine Moyatéa et Steeven Gnipate (CM)•
Une vingtaine de personnes a été débarquée au moyen de deux annexes, et parmi elles, le ministre Sébastien Lecornu, le Haut-commissaire Laurent Prévost, les députés Philippe Gomès et Philippe Dunoyer, le sénateur Pierre Frogier, le président du gouvernement Thierry Santa et la présidente de la province Sud Sonia Backès pour le camp loyaliste, et le président du Congrès Roch Wamytan, les présidents des provinces Nord et Îles Paul Néaoutyine et Jacques Lalié, Victor Tutugoro, le président de l’UPM à l’animation du FLNKS et Daniel Goa, le président de l’UC pour les indépendantistes.
A l’image d’un comité des signataires réduit, les discussions ont débuté rapidement pour une durée indéterminée, d’où la décision de Sébastien Lecornu de repousser son départ de Calédonie. La réunion s'est achevée vers 19 h. A suivre, le récit d’Erik Dufour et Ondine Moyatéa
Le dialogue a-t-il repris ?
Sébastien Lecornu est venu avec un objectif clair : renouer les fils du dialogue. Cette retraite à l’îlot Leprédour en baie de Saint Vincent évoque une séquence : celle de 1988 à Matignon.
Au sortir d’une période dramatique pour le pays, Michel Rocard, Premier ministre à l’époque, s’était enfermé durant deux jours avec les leaders indépendantistes et loyalistes pour trouver une solution à la crise : la solution, les Calédoniens la connaissent, elle a été symbolisée par la fameuse poignée de main échangée entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur.
Auparavant, cette réunion avait été précédée par une mission du dialogue envoyée par l’Etat pour rencontrer toutes les composantes de la société calédonienne.
Aujourd’hui, le contexte n’est pas le même, la situation est moins tendue qu’il y a trente ans, mais l’Etat a été sollicité par les deux forces politiques du pays pour reprendre la main sur le dossier de l’avenir institutionnel du Caillou.
En fait Sébastien Lecornu est venu accomplir un travail de déminage : il s’agit entre autres d’éviter que le dossier calédonien ne devienne un enjeu national aux présidentielles de 2022. Une situation que les Calédoniens avaient déjà connue en 1988.
Durant sa quatorzaine, le ministre de l’Outremer, a organisé des réunions virtuelles avant des réunions formelles et informelles. Tente-t-il aujourd’hui d’établir un cadre au dialogue ? En tout cas sa mission est en partie réussie.