Johanna Read est médecin au centre médico-social de l’île des Pins. En février dernier, de retour de Nouméa après un week-end, elle est victime d’un vol, d’une partie de ses effets personnels, dans sa maison de fonction proche du CMS. Un évènement qui l’a fragilisée. "Ça a eu un impact dans ma vie parce que j’ai dû changer de logement, pour être plus sereine et en sécurité pour pouvoir exercer là-bas", explique la jeune femme.
58 délits dans des établissements de santé en 2021
Sur les 58 délits enregistrés dans des établissements de santé par la gendarmerie l’an dernier, une dizaine de faits ont été directement dirigés à l’encontre de médecins. Des médecins pour la plupart agressés verbalement et physiquement, par les patients ou leurs entourages.
Une convention qui permet donc de renforcer la sécurité pour les professionnels de santé. "Le problème principal, c’est que cela nuit au recrutement des médecins. Ça nuit aussi à leur présence et à la qualité des soins, par répercussion. Donc c’est important que cette convention, elle protège les médecins et indirectement aussi, les patients", assure Bruno Calandreau, président du Conseil de l’ordre des médecins de Nouvelle-Calédonie.
Bruno Calandreau, président du Conseil de l’ordre des médecins de Nouvelle-Calédonie
Lutter contre la désertification de la profession
Avec une trentaine de brigades sur l’ensemble de la Calédonie, la gendarmerie nationale est de loin le seul lien direct des dispensaires en cas de vols ou de violences sur le personnel médical. Les CMS ont d’ailleurs assuré les soins de 70 gendarmes blessés en intervention.
Le colonel Fabrice Spinetta, Commandant de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie, souhaite améliorer cette interaction permanente avec les professionnels de santé. "La convention, elle sert à exprimer qu’en plus haut lieu, on a ce soucis des professions de santé. Et notre travail, vise à assurer leur sécurité au quotidien", déclare le commandant de la gendarmerie.
En renforçant leurs actions en faveur de la sécurité des professionnels de santé gendarmerie, police nationale et Ordre des Médecins espèrent également lutter contre la désertification de la profession sur le territoire.