Sept affaires au menu de la première session d’assises fin février

Salle d'audience de la cour d'assises de Nouvelle-Calédonie.
La cour d’assisses de Nouvelle-Calédonie fait sa rentrée du 26 février au 15 mars. Cinq affaires de viol et deux dossiers de coups mortels en réunion seront jugés, lors de cette première session de l’année.

Les jurés sont appelés devant la cour d’assises dès lundi 26 février pour la première session de l’année 2024. Au rôle de ces trois semaines d’audience : sept affaires, dont deux portant sur des coups mortels en réunion. 

Le premier sera jugé du 29 février au 1er mars. Les faits remontent à 2021. La nuit du 21 au 22 mars, dans le quartier de Gadji à Païta, Grégory Tui, 35 ans, marié et père de deux enfants, succombe à ses blessures après avoir reçu des coups et des jets de pierre. Bien connu dans le milieu du volley-ball, il était le passeur de l’équipe Elite du club Nengone sport.


Tué après avoir jeté une canette de bière

Cette nuit-là, il revenait d’une soirée karaoké au Rivland. Agacé par un automobiliste qui effectue des dérapages, il lance une canette de bière dans la direction du véhicule, avant de prendre la route avec ses amis. Mais une fois arrivés à la bretelle de sortie de la voie express, Grégory Tui et les autres passagers sont stoppés par cette même voiture située à contre-sens. 

Une bagarre éclate. Grégory Tui est frappé au sol par ses assaillants. "Gravement blessé, il a été évacué à l’hôpital. Mais il a succombé à ses blessures dans la soirée, malgré les soins prodigués", rappelle Philippe Faisandier, l’avocat général de la cour d’appel de Nouméa.


Passage à tabac à Pierre-Lenquette

Concernant la deuxième affaire de coups mortels en réunion, trois hommes vont comparaître en appel devant la cour d’assises des mineurs du 4 au 6 mars. Cette fois, c’est à Pierre-Lenquette, à Nouméa, que la bagarre avait éclaté. Un homme de 21 ans est mort après avoir été passé à tabac par trois personnes, dans la nuit du 22 au 23 août 2020. Jugés en première instance en juillet 2023, les trois accusés -deux mineurs et un majeur à l’époque du drame- avaient été condamnés à douze ans de réclusion criminelle pour deux d’entre eux et à neuf ans d’emprisonnement pour le troisième. 

Un contexte d’alcoolisation

Dans la plupart des dossiers examinés aux assises, la consommation d’alcool est présente. C’est le cas une nouvelle fois pour cette première session de l’année. "Il n’y a quasiment que des faits où l’alcool joue un rôle moteur, déclencheur, qui fait que les gens exercent les uns sur les autres des faits de violence extrêmement importante", souligne Philippe Faisandier. Sans dire que ce contexte est "spécifique à la Nouvelle-Calédonie", l’avocat général considère que "c’est un lieu où l’on retrouve très fréquemment, sinon systématiquement, cette donnée." "Peut-être que le caractère systématique est spécifique à la Nouvelle-Calédonie", relève le magistrat. 

Dans ces affaires de coups mortels, les accusés présumés encourent jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle. Lors de cette session d’assises qui se prolonge jusqu’au 15 mars, cinq affaires de viol seront aussi jugées, le plus souvent à huis clos. Il s’agit en majorité de victimes âgées de moins de 15 ans au moment des faits.