Pas de point presse à proprement parler, mais une déclaration officielle du président Louis Mapou ce vendredi pour annoncer sept nouveaux décès. "Déjà quatorze familles sont dans la peine en une semaine." La plupart de ces disparus avaient plus de 50 ans et n'étaient pas vaccinés et présentaient des comorbidités. "Le plus jeune d'entre eux avait 48 ans. Ce qui montre que personne n'est à l'abri du virus en Calédonie." La contagion progresse d'heure en heure. En tout, 2886 personnes ont été testées positives depuis le 6 septembre et 383 personnes ont été testées positives sur la seule journée d'hier, jeudi. Une bonne nouvelle, huit patients sont guéris, mais 211 personnes sont toujours hospitalisées, dont 29 en réanimation.
Confinés jusqu'au 4 octobre
Après consultation des experts locaux et des responsables locaux, au nom du gouvernement collégial, et pour empêcher la propagation exponentielle du virus, "le confinement est prolongé jusqu'au 4 octobre minuit". Les règles de confinement restent les mêmes qu'aujourd'hui. "Il ne faut pas relâcher nos efforts, [...] pour recouvrir progressivement une vie sociale qui permettrait à la Calédonie de se relancer à partir du 4 octobre. Ce combat, c'est le combat pour la vie. Il demande beaucoup de sacrifices." Le président qui demande aux Calédoniens de respecter ce confinement et d'aller se faire vacciner. 44,7% des Calédoniens ont reçu une première dose de vaccin, 29% ont un schéma vaccinal complet. Objectif des prochaines semaines : 5 000 injections par jour pour atteindre le 4 octobre un taux de vaccination suffisant. "Nous devons nous rendre à l'évidence, la situation que nous endurons désormais confirme que la vaccination est le meilleur moyen, voire le seul, aujourd'hui de se protéger contre les formes graves du Covid-19."
700 places en hôtels
Autres précisions du président du gouvernement : l'accueil en hospitel est prévu pour environ 700 places, dont 477 à Nouméa, 120 aux îles et 94 en province Nord. 80 personnes y sont déjà. Les ponts aériens entre la Grande terre et les îles sont organisés. "Le pont aérien avec la Métropole va être revu, pour opérer des vols dans des conditions d'un sas rigoureux, qui inclue la vaccination à l'entrée, les tests, la traçabilité et les contrôles." Les protocoles d'inhumation vont être présentés très vite aux autorités et aux maires pour que les opérations se déroulent dans les meilleures conditions de dignité, de respect de familles et des contraintes sanitaires.
La réserve calédonienne, soit 700 personnes, est déjà mobilisée. Sur le plan pédagogique, dès la semaine prochaine, Isabelle Champmoreau ouvre les consultations avec les différents acteurs concernés pour tout ce qui concerne la fin de l'année scolaire "qui est déjà fortement perturbée par deux crises sanitaires".
Un passe-sanitaire début octobre ?
Les premières mesures de soutien économique seront présentées très vite au Congrès de la Nouvelle-Calédonie. "La mise en place d'un passe sanitaire, début octobre, est à l'étude", précise le président du gouvernement. Toujours sur le plan économique, "le chômage partiel, dont le financement, a été soutenu par l'Etat permettra d'atténuer l'impact de cette crise sur un nombre malheureusement croissant de travailleurs et de travailleuses", a déclaré Patrice Faure, le haut-commissaire, ce vendredi. L'allègement plus rapide des règles de confinement ne pourra se faire que si ces règles sont suivies à la lettre et par le plus grand nombre, toujours selon Patrice Faure.
Une équipe médicale du RSMA à Belep dès demain
Enfin, la mission d'évaluation a rendu ses premières évaluations. "Je viens de faire la demande officielle auprès de l'État de renforts humains, 300 personnes de plus de la réserve sanitaire, a annoncé le président du gouvernement. Réponse du haut-commissaire : "la première vague de renfort pourra être à pied d'oeuvre dès mercredi pour la première et samedi pour la seconde."
"A la demande de tribus, des équipes médicales du RSMA seront envoyées à l'aide d'hélicoptères des forces armées en Nouvelle-Calédonie, pour appuyer la campagne de vaccination" dans les secteurs reculés. Ça sera le cas dès demain, pour Belep.
Le reportage d'Erik Dufour et Nicolas Fasquel :