Les reconnaissances menées en fin de semaine dans des endroits de Calédonie restés isolés ont permis d'affiner le bilan des dégâts après le passage d'Oma. Tour d'horizon.
A Belep
• L'archipel a payé un lourd tribut à Oma. «Près des trois-quarts des habitations en bois sont partiellement ou entièrement détruites et huit habitations en tôle sont détruites», décrivait la sécurité civile dans le point de situation diffusé jeudi soir. C'était après une reconnaissance effectuée en hélicoptère le matin avec le maire et Enercal.
• Vendredi, nouveau survol d'hélico, cette fois avec Philippe Germain. Tout comme une délégation de la province Nord, le président du gouvernement effectuait la tournée des communes qui ont fait les frais d'Oma. Notamment Belep.
• De nombreuses plantations et cultures ont été elles aussi abîmées ou ravagées, le recensement est en cours. Ces dégâts constatés sur les champs, à Belep notamment, ont poussé le Secours catholique à lancer une collecte de semences et de boutures.
• Autre problématique constatée à Belep, l'eau qui n'était pas potable après les dernières pluies tombées. «Par mesure de précaution, la commune a fermé temporairement les captages», relevait la sécurité civile jeudi soir. Le réseau internet était aussi perturbé.
• En revanche, EEC signalait jeudi en fin de journée que la trentaine de foyers sans courant étaient rétablis. Les routes sont praticables. Et la petite commune insulaire aurait assez de réserves alimentaires pour tenir jusqu'à jeudi prochain. Un bateau doit débarquer quelques denrées de première nécessité samedi.
A Poum
• Après Belep, la reconnaissance aérienne s'est poursuivie jeudi matin à Poum, avec la sécurité civile, un membre de la mairie de Koumac, le directeur des services techniques de Poum et un représentant de la province Nord. Constat: la route est praticable entre Koumac et Poum, alors que la commune est restée plusieurs jours isolée.• Sur les îlots Yandé, Taanio, Baaba et Yenghebane, «les dégâts constatés sont modérés», a estimé la sécurité civile dans son dernier point de situation, en évoquant «quelques tôles arrachées» et «quelques impacts sur les cultures». Sans oublier des perturbations sur le réseau internet.
A Ouégoa
• Bilan jeudi après le survol des Paimboas, de la tribu de Bondé et du village: «les captages d'eau sont souillés et l'eau est impropre à la consommation.»• Par ailleurs, «l'accès à certaines tribus est encore difficile ou impossible à cause d'éboulements. Des moyens de la mairie sont engagés pour travailler au rétablissement des axes routiers», poursuivait le point de situation du gouvernement jeudi soir.
• L'école publique du village et l'école catholique de Bondé ont subi des dégâts «mineurs», qui devraient être réparés d'ici à la rentrée.
• Et puis l'agriculture a été une fois de plus durement touchée, des plantations de bananiers aux billons d'igname en passant par les champs de tarot.
A Koumac
• Les unités du RSMA (le Régiment du service militaire adapté), sont intervenues pour nettoyer l'école de la Felp située à Wanap, tribu qui a été inondée. Mais aussi pour déblayer les arbres et les branches qui encombraient les voies de circulation à Paagoumène.
• Jeudi à 16 heures, 96 foyers n'avaient toujours pas le courant. Mais EEC pensait qu'il n'en resterait que sept à la nuit tombée, dans des zones difficiles d'accès comme la pointe aux Poules et la pointe aux Vierges.
A Kaala-Gomen
Jeudi à 16 heures, Kaala-Gomen comptait 148 clients sans électricité. Mais les équipes d'EEC travaillaient à réalimenter 89 foyers avant la nuit. La cinquantaine de maisons dans le noir se situaient du côté de Pouene, sur une partie de la tribu de Ouéholle et à Troulala. Elles devaient être réalimentées ce vendredi.A Pouébo
La sécurité civile de la Nouvelle-Calédonie, après contact avec le maire de Pweevo et reconnaissance aérienne, dressait jeudi un bilan encourageant: si «une habitation est détruite dans le secteur de Diahoue», pas d'impact sur la route du col d'Amos, tous les réseaux ont été rétablis et aucun équipement public n'a été endommagé «à l'exception d'une inondation de la médiathèque». Le Secours catholique parle, lui, de dégâts dans les cultures.A Hienghène
• La tribu de Tendo, où de nombreuses lignes basse tension ont été mises à bas, était encore être privée de courant vendredi matin, avec l'espoir de rétablir les 40 abonnés dans la journée.• Selon la sécurité civile, la réfection de la chaussée est en cours au Sud du bac de la Ouaième, mais le bac lui-même a été rétabli et la route est ouverte.
A Poya
• La commune connaissait jeudi des problèmes d'alimentation en eau potable à plusieurs endroits. La Croix-Rouge a installé deux réserves d'eau de dix mètres cubes chacune, avec rampe de robinets. Elle a aussi participé à une distribution de bouteilles d'eau et de kits d'hygiène avec la mairie et la sécurité civile.• Il faut dire que le captage de la Haute Moindah était inaccessible, et le bassin de Moindah ne se remplissait pas. Les agents techniques doivent se rendre sur place ce vendredi matin -en parcourant sept kilomètres à pied. A Nétéa, des habitations étaient sans eau ou avec une eau sale. La sécurité civile a nettoyé captage et bassin jeudi, en fin de matinée.
• Un détachement a par ailleurs libéré l'accès à la tribu de Gohapin, accompagné les agents d'Enercal sur place et aidé les habitants à évacuer la végétation, relate le bilan diffusé jeudi soir.
• Mais soulignons la situation particulière de la tribu de Ouendji, dont la route d'accès était encore coupée jeudi à 15h30. Le pont qui mène à Montfaoué s'avérait infranchissable, car submergé avec un courant très fort. De plus, la route des falaises était obstruée par d'énormes rochers. Une situation sanitaire périlleuse pour dix personnes malades avec des médicaments sur ordonnance et une autre sous insuline. A la demande de la mairie, la sécurité civile a survolé la tribu.
A Houaïlou
Jeudi soir, la circulation était toujours perturbée sur la transversale entre Houaïlou et Kouaoua, au niveau du pont de Méré.A Bourail
La commune a beau être restée en pré-alerte durant l'épisode Oma, elle a subi d'importants dégâts. Illustration à La Poueo dans les serres de Yoann Terrier, dont les salades, les aubergines et les concombres ont beaucoup souffert.Un reportage de Brigitte Whaap et Claude Lindor.