"Franchement, il y en a beaucoup d'autres sur cette terre (…) que je connais, qui ont fait bien mieux que moi". En recevant la Légion d'honneur, mardi soir, à Nouméa, Simon Loueckhote a répété à quel point certain(e)s la mériteraient sans doute davantage. Il explique ainsi que dix ans se soient écoulés entre sa nomination au grade de chevalier (c'était durant la promotion du 14-Juillet 2013) et sa décoration officielle.
"Je n'y pensais plus"
"C'est tout simplement parce que je n'y pensais plus", déclare celui qui fut en 1992 le plus jeune sénateur de France, à 35 ans. "Quand je me suis fait attribuer la médaille, d'abord, on ne m'a pas demandé mon avis. Deuxièmement, je ne voyais pas pourquoi il fallait me l'attribuer à moi et pas à beaucoup d'autres personnes plus légitimes. Donc j'ai laissé un peu de côté. Et là", ajoute l'homme politique non indépendantiste originaire d'Ouvéa, "j'ai eu l'immense privilège d'avoir un haut-commissaire qui est un très bon ami à moi, avec lequel j'ai échangé. C'est comme ça que ça s'est passé."
Réaction au micro de Franck Vergès
Le haussaire en question est Louis Le Franc. En poste depuis début 2023, il a accroché la distinction à la veste de Simon Loueckhote.
Pour ses années de services
Âgé de 66 ans, celui-ci a été sénateur de la Nouvelle-Calédonie durant près de dix-neuf ans, jusqu'en 2011. Il est signataire de l'Accord de Nouméa, a présidé le Congrès de 1998 à 2004, fait partie du gouvernement local entre mi-2009 et début 2011. Ou été premier adjoint au maire d'Ouvéa, de 1983 à 1985. C'est au titre de "trente-quatre ans de services" qu'il a été honoré, il y a dix ans. Une personnalité qui fut membre du RPCR (Rassemblement pour la Calédonie dans la République), puis du RPC (Rassemblement pour la Calédonie, version 2006), du LMD (Le Mouvement de la diversité) qu'il a fondé ou encore des Républicains calédoniens. En 2022, il a soutenu la candidature d'Eric Zemmour à la présidentielle.