Situation, préservation, connaissance des dugongs : Anaïs Morlon, du conservatoire des espaces naturels, invitée de la matinale

Dugong
Anaïs Morlon, assistante pôle patrimoine marin au sein du CEN, le conservatoire des espaces naturels, était l’invitée de la matinale radio du jeudi 21 avril. Elle s’est fait l’écho d’une formation organisée ce jeudi à la tribu d’Oundjo à Voh, première étape avant de lancer le projet RESAC-Dugong (pour REcueil des SAvoirs Culturels sur le dugong).

Depuis 2010, le plan d’action dugong de Nouvelle-Calédonie, coordonné depuis 2018 par le CEN, se déploie sur le Caillou avec un objectif : améliorer la préservation et la protection des dugongs de Nouvelle-Calédonie. Il se décline en trois axes de travail : "lutter contre les menaces qui pèsent sur le dugong, observer l’évolution de l’état de santé de la population et mobiliser les Calédoniens par la sensibilisation et la communication".

Recueillir les savoirs culturels et traditionnels

Après les démarches de sciences naturelles, place aux sciences humaines avec le projet RESAC-Dugong et une enquête de terrain en préparation auprès des clans de la mer des tribus de la Grande Terre. "L’intérêt de cette démarche c’est vraiment de récolter les savoirs culturels et traditionnels autour du dugong auprès des populations locales, mais aussi de mieux cerner leur perception quant à l’urgence de préservation de l’espèce et ses conséquences sur cette expression culturelle."

Une population fragilisée

L’ambition de préservation est d’autant plus importante que la population de dugongs en Nouvelle-Calédonie atteint 500 à 700 individus. L’animal est classé parmi les espèces vulnérables sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature. "Malgré les restrictions, il y a quand même du braconnage qui persiste, mais il y a d’autres menaces : les captures accidentelles dans les filets de pêches, les collisions avec les embarcations, les pressions subies par son écosystème côtier..." Autant de menaces sur lesquelles il est aujourd’hui plus que nécessaire de communiquer. 

Une population isolée

Sans oublier l’isolement géographique des dugongs calédoniens qui ne croisent pas d’autres groupes. Conséquences : un appauvrissement génétique de l’espèce autour du territoire et des fragilités accrues face aux menaces anthropiques. “Le problème génétique va les rendre plus sujets à être malade si l’environnement est malade. Donc nous, on peut préserver l’environnement pour éviter de transmettre des maladies ou des problèmes à l’espèce.“