Christel Bories, présidente directrice générale d’Eramet, était aussi administratrice de la SLN. Deux fonctions incompatibles qui expliquent sa démission, dixit Dominique Katrawa. "Il y a des opérations pour lesquelles il peut y avoir des incompatibilités entre l’intérêt social de la SLN et l’intérêt social d’Eramet”, déclare le président du conseil d’administration.
"On retrouve des niveaux historiques
Il était aussi question de bilan, durant ce CA. Un bilan contrasté, pour le premier semestre 2023. Les chiffres de la production métallurgique comme ceux de l’extraction s’avèrent encourageants. “Ces trois derniers mois, y compris le mois en cours, on est sur un rythme annualisé de 52 000 tonnes, donc on voit qu’on retrouve des niveaux historiques”, annonce notamment Jérôme Fabre, directeur général de la SLN.
Mais "on est en destruction de trésorerie"
Mais la période veut que les tendances du marché s’aggravent. Marché désormais maitrisé à 70 % par la Chine, l’Indonésie, les Philippines et la Russie. Marché où le ferro-nickel se vend 20 % moins cher que le cours du LME, le marché de smétaux de Londres. Ce contexte coûte cher à la SLN. “Compte-tenu du coût de l’énergie, compte-tenu de cette problématique d’accès à la ressource et de prix qui a baissé, on est en destruction de trésorerie, déclare Jérôme Fabre. On a brûlé huit milliards au premier semestre mais on continue à brûler de l’argent. Et aujourd’hui, on a des lignes de crédit, des garanties financières apportées par nos actionnaires (…) qui nous permettent de tenir jusqu’à la fin de l’année.”
Défis
Productivité, autorisation d’exploiter et prix de l’énergie, les grands défis à relever pour que la SLN subsiste autrement que sous perfusion.
Un reportage de Bernard Lassauce et Carawiane Carawiane