Lors de son interview au JT de NC La 1ère , dimanche soir, Sonia Backès, cheffe de file des Loyalistes, secrétaire d’État en charge de la Citoyenneté et présidente de la province Sud a annoncé des discussions à venir sur le dégel du corps électoral. Elle a aussi abordé le sujet du "pays intégré" et a taclé la proposition de réforme du Ruamm portée par l'Eveil océanien.
1 Vers un dégel du corps électoral ?
Le projet des Loyalistes est de répondre aux attentes de l'ONU concernant les territoires à décoloniser mais ils posent une condition : "Nous ne participerons plus à la mise en place de liste électorale spéciale car nous considérons que les élections provinciales de 2024 ne peuvent pas avoir lieu avec un corps électoral gelé. Nous construirons un statut qui fasse que tout le monde se sente chez lui", a annoncé Sonia Backès lors de son interview au journal télévisé. "Aujourd'hui, on ne peut pas continuer avec 43 000 personnes qui sont exclues alors que pour certaines, elles sont nées en Nouvelle-Calédonie" a-t-elle ajouté. Pour elle, les indépendantistes font de la "provocation" quand ils annoncent une déclaration d'indépendance à venir. "Nous, on veut un peuple calédonien qui soit intégré au peuple français, dans lequel on est tous là." Et de rappeler qu'il y a eu 30 ans de rééquilibrage avec le programme cadre-avenir, le rééquilibrage financier, le rééquilibrage géographique... "On va passer à autre chose, quelque chose de nouveau dans lequel tous les Calédoniens auront leur place."
2 Que veut dire " pays intégré" ?
Sonia Backès a expliqué le concept des Loyalistes de "pays intégré" : "C'est exactement le contraire d'un État associé, l'idée, c'est que pour sortir de la liste des pays à décoloniser, il faut soit être un État indépendant, soit un État associé, soit intégré à un État indépendant ou un "pays intégré"... On propose que la Nouvelle-Calédonie soit de manière constitutionnelle intégrée dans la République pour ne plus être en permanence soumise à des interrogations." Si le groupe politique a choisi le mot "pays" et pas "territoire", c'est qu'il a une vision de "zone géographique". " Ça permet d'avoir notre identité, un pays dans la République mais pas un Etat."
La secrétaire d'État insiste sur le fait que "les Calédoniens en ont assez d'être interrogés par ces référendums qui les clivent au quotidien". Elle attend du FLKNS (qui tient son congrès le week-end prochain) "une décision unie" et de "venir à la table des discussions".
3 Une réforme du Ruamm
Lors de son interview, Sonia Backès a souhaité réagir sur la réforme du Ruamm qui s'annonce. "Certains sont des patentés qui gagnent 150 000 francs par mois et qui vont devoir donner un mois de plus de salaires pour payer le Ruamm, c'est intenable !" "La réforme va mettre des gens au tapis. Les artisans sont en train de se mobiliser et c'est tant mieux !"