A l'aube du second tour des législatives en Nouvelle-Calédonie, les candidats de Calédonie Ensemble recevaient ce jeudi le soutien commun des partis dirigés par Pierre Frogier, Gaël Yanno et Pascal Vittori. Voici ce qu'en disent les deux autres prétendants à la députation.
Lors du face-à-face organisé hier soir sur Nouvelle-Calédonie 1ère, Louis Mapou a montré un certain scepticisme devant le rapprochement surprise au sein de la famille non indépendantiste annoncé plus tôt dans la journée. «J’ai cette impression que c’est […] pour nous faire barrage, pour empêcher les indépendantistes d’être à l’Assemblée nationale, donc je trouve ça un peu fort de café», a lancé le candidat de l'Uni à Philippe Gomès, de Calédonie Ensemble.
L'appel de Mapou aux électeurs non-indépendantistes
«Au premier tour, il y a beaucoup de communes non-indépendantistes où on a enregistré un résultat pas inintéressant pour nous, qui montre une volonté d’aller de l’avant. Et je lance de nouveau un appel à l’électorat non-indépendantiste», a poursuivi Louis Mapou, disant avoir du mal à voir dans cette plate-forme loyaliste les prémices de «quelque chose de solide».
«Il y a eu le contrat de gouvernance en 2014, ce sont pratiquement les mêmes raisons que vous avez évoquées à ce moment-là et après ça, ce sont nous, les indépendantistes, qui avons donné un coup de main pour que les institutions fonctionnent», a-t-il estimé hier, en s'adressant à Philippe Gomès.
«On ne peut pas ne pas prendre en compte cette situation», a-t-il développé en relayant les discussions entre les mouvements concernés: «Il nous faut faire ensemble, tous les partis non indépendantistes, une approche commune de 2018, en concertation entre nous d’abord, et ensuite dans le cadre d’un dialogue approfondi avec les indépendantistes. C’est pour ça que […] nous avons fait cet acte, c’est donc un acte fort.»
Et Philippe Gomès d'ajouter: «Il faut parfois mettre un mouchoir […] sur nos différences et plutôt mettre en avant ce qui nous rassemble. C'est ce que nous avons fait.»
«Il y a eu le contrat de gouvernance en 2014, ce sont pratiquement les mêmes raisons que vous avez évoquées à ce moment-là et après ça, ce sont nous, les indépendantistes, qui avons donné un coup de main pour que les institutions fonctionnent», a-t-il estimé hier, en s'adressant à Philippe Gomès.
Gomès: «quelque chose d’important»
«Ce que nous avons fait [ce jeudi] après-midi, ce n’est pas un coup d’épée dans l’eau, c’est quelque chose d’important», considère au contraire Philippe Gomès. Le député CE, candidat à sa propre succession, a campé le contexte de cette plate-forme: «une extrême division des non-indépendantistes», «une extrême abstention», «une extrême confusion».«On ne peut pas ne pas prendre en compte cette situation», a-t-il développé en relayant les discussions entre les mouvements concernés: «Il nous faut faire ensemble, tous les partis non indépendantistes, une approche commune de 2018, en concertation entre nous d’abord, et ensuite dans le cadre d’un dialogue approfondi avec les indépendantistes. C’est pour ça que […] nous avons fait cet acte, c’est donc un acte fort.»
Et Philippe Gomès d'ajouter: «Il faut parfois mettre un mouchoir […] sur nos différences et plutôt mettre en avant ce qui nous rassemble. C'est ce que nous avons fait.»
Backès y voit une «alliance de circonstance»...
«Je regrette cette alliance de circonstance qui est faite quelques jours avant le deuxième tour de cette élection et qui n’a vocation qu’à se répartir les postes», attaque pour sa part Sonia Backès, interrogée ce vendredi matin par NC 1ère. «C’est un profond mépris pour les 17000 électeurs qui n’ont pas voté pour les personnes qui étaient autour de la table», formule la candidate Les Républicains ensemble dans la France - elle est en lice dans la première circonscription face au Calédonie Ensemble Philippe Dunoyer.
…et du «mépris»
«C’est également du mépris pour les électeurs de Bernard Deladrière et de Gaël Yanno, qui ne sont pas forcément favorables à ces accords d’appareil qui n’ont d’autre but que de se répartir les postes de députés et de sénateurs, poursuit Sonia Backès. Ce que je veux dire aux Calédoniens, c’est que dimanche prochain, ils sont libres. Libres de décider s’ils souhaitent continuer avec ce système, où finalement ce sont les partis politiques qui décident pour eux. Ou si ce sont eux qui décident d’avoir à l’Assemblée nationale une candidate déterminée et claire pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. »