La plaisanterie lui a valu bien des ennuis. D’après nos informations, un Calédonien a été récemment interpellé par des agents de la police fédérale australienne à l’aéroport Kingsford-Smith de Sydney, alors qu’il s’apprêtait à embarquer dans un avion d’Aircalin à destination de la Nouvelle-Calédonie.
Si cet habitant de Koné n’a évidemment rien d’un terroriste, il a été exfiltré sous bonne garde de la salle d’embarquement pour être auditionné sur la présence d’une bombe dans sa valise.
Sa valise retirée de la soute de l’avion
Car quelques instants plus tôt, alors qu’il se trouvait au comptoir d’enregistrement des bagages, cet artisan d’une quarantaine d’années a cru bon de plaisanter avec des amis lorsque l’agent a procédé au rappel d’usage sur la liste des produits interdits en soute et en cabine.
« C’est vrai, j’ai dit que j’espérais que la bombe dans ma valise n’allait pas exploser pendant le vol. Mais je parlais d'une bombe de mousse à raser, c’était une blague entre amis », témoigne le Calédonien qui venait de passer quelques jours à Sydney pour « accompagner [sa] femme qui devait suivre des soins médicaux ».
Sauf que le canular a été mal interprété par les autorités australiennes qui ne plaisantent pas avec la sécurité. « Je parlais fort, quelqu’un du comptoir d’enregistrement a dû m’entendre », pense-t-il.
Les conséquences ont ensuite été lourdes. Une fois le Calédonien arrêté et isolé du reste des passagers, les policiers ont ordonné que sa valise soit retirée de l’avion avant de procéder à une fouille minutieuse et de la passer au scanner à rayons X. Aucun engin explosif n’y a été retrouvé.
Les autorités ont donc donné leur feu vert pour que l’avion d’Aircalin décolle. Le mauvais plaisantin, lui, est resté sur le tarmac.
10 000 dollars de caution pour être libéré
Le quadragénaire a ainsi été transféré vers un poste de police où il s’est acquitté d’une caution d'un montant de 10 000 dollars (plus de 750 000 francs) « pour être libéré et éviter la prison. Sinon, j’y serai allé avant mon procès. »
"Ici, on aime bien plaisanter, mais il y a des mots à ne pas dire dans un aéroport".
Une semaine plus tard, le voici devant le tribunal de Sydney, assisté d’une avocate australienne. « Je risquais deux ans de prison mais la juge ne voulait pas que mon procès se tienne. Elle voulait me transférer devant un autre tribunal où il y avait dix ans de prison encourus », raconte-t-il.
Il est finalement jugé immédiatement et condamné à trois ans de prison avec sursis et une amende de 5 000 dollars (plus de 375 000 francs). « Je ne suis pas interdit de territoire en Australie, mais la police m’a dit que j’étais maintenant fiché dans tous les aéroports du monde », poursuit l’artisan, qui explique « avoir eu de la chance d’avoir un peu d’argent parce que sinon, [il serait] encore en prison ».
Faire une blague dans un aéroport peut donc coûter très cher. Et ce Calédonien, qui l’a appris à ses dépens, souhaiterait que son histoire « serve de leçon pour tout le monde. Nous, ici, on aime bien plaisanter, mais il y a des mots à ne pas dire dans un aéroport », conclut-il.