Le système de santé calédonien doit être globalement repensé, dit l'Igas

Les inspecteurs de l'Igas présentant leur rapport le 6 juin à Nouméa.
Pour redresser les finances de la Cafat en général, et du Ruamm en particulier, il faut revoir de fond en comble le système de protection sociale et de santé: voilà en substance ce que préconise à la Calédonie l’Inspection générale des affaires sociales, dont le rapport vient d’être rendu public.
Un rapport et 35 recommandations, déclinées selon onze thèmes. Les experts de l’Igas, l’Inspection générale des affaires sociales, ont rendu leurs conclusions après avoir décortiqué le système de santé calédonien. Elles ont été présentées officiellement ce mercredi aux acteurs rassemblés dans l’auditorium de la CCI: professionnels de santé, syndicats, élus…

Mission d'appui et de conseil

Le nom du rapport, à feuilleter ci-dessous parle en lui-même: «Analyses et recommandations de la mission d’appui-conseil au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie relative à l’organisation, la gouvernance, le pilotage et la régulation du système de protection sociale et de santé».

Rapport de l'Igas sur le système de protection sociale et de santé calédonien by Nouvelle-Calédonie La première on Scribd


Points faibles

En plus de mettre en exergue les points faibles de notre système de santé, les inspecteurs de l’Igas Philippe Calmette et Jean-Louis Rey émettent de nombreuses recommandations pour le rendre efficace. Comme modifier le statut de la Cafat pour en faire un établissement public administratif.

Extrait du Powerpoint présenté mercredi.

«Destinataire de l'ensemble des ressources fiscales»

«La Cafat sera, avec ce changement de statut, le destinataire de l’ensemble des ressources fiscales affectées au financement de la protection sociale et de la santé en Nouvelle-Calédonie, explique Philippe Calmette. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas, puisque la Cafat reçoit une partie des ressources et des prélèvements sociaux. Mais qu’une autre partie, celle issue des recettes fiscales, sont fléchés vers l’ASS. Ça complique le fonctionnement du système. L’ASS n’a pas un rôle de mise en œuvre des politiques. [Elle] a plutôt, sur la question des financements un statut de boîte aux lettres.»
Ecoutez ses propos recueillis par Clarisse Watue.

«Nouveau système»

Ce rapport est bien accueilli par l’UDML, l’Union des médecins libéraux. «C’est un nouveau système qu’on nous propose, avec une séparation des pouvoirs, un système de régulation efficient, retient son président, Dominique Chazal. Ce ne sera pas de multiples interlocuteurs, on aura un interlocuteur privilégié. Donc les démarches seront plus simples et les gens pourront travailler plus sereinement sur le territoire.»

Schéma général du système tel que proposé dans cette réforme.

«Quelle faisabilité?»

«C’est très bien que le gouvernement ait demandé cette mission, ajoute-t-il. Ça permet d’avoir un nouvel horizon. Nous sommes assez optimistes. Maintenant, il va falloir voir quelle est la faisabilité de toutes ces mesures.» 
Des propos à écouter ici, ils ont été recueillis par Clarisse Watue.

«L'important, c'est l'après»

«Il y a beaucoup de choses dans ce rapport. L’important, aujourd’hui, c’est l’après, a dit Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de la protection sociale, à Erik Dufour. On a une base écrite d’une réforme ambitieuse. Il est temps, maintenant, de partager avec l’ensemble des acteurs. On doit avoir un consensus avec les partenaires sociaux, avec les professionnels de santé, pour tirer ce qui est important dans ce rapport.» Avec la volonté de mettre en œuvre cette réforme avant le référendum.

La synthèse de ce rapport peut être téléchargée ci-dessous.

Synthèse du rapport rendu par l'Igas


Retrouvez également le reportage télé d'Erik Dufour et Claude Lindor. 

©nouvellecaledonie

 

Les onze volets de recommandation
Le rapport de l'Igas décline ses 35 recommandations selon onze thèmes:
- «compléter et consolider la stratégie»;
- «restructurer le financement de la protection sociale»;
- «réformer la caisse de protection sociale»;
- «créer une commission des comptes de la protection sociale»;
- «
élaborer un objectif calédonien d’évolution des dépenses maladie»;
- «crédibiliser la collecte et un traitement des données d’assurance maladie et de santé»;
- «instituer une Autorité indépendante de éégulation (A.I.R) du système de santé et d’assurance maladie»;
- «adapter une offre de soins et de services de santé»;
- «renforcer la direction des Affaires sanitaires et sociales-NC»;
- développer une démocratie sanitaire»;
- supprimer l’Agence sanitaire et sociale-NC».