Le Baromètre santé jeune réalisé en 2019 montre que les jeunes calédoniennes fument plus que les garçons. Des chiffres qui concernent aussi bien les cigarettes que le cannabis.
Alors qu’on célèbre aujourd’hui la Journée mondiale sans tabac, la Nouvelle-Calédonie reste un pays de fumeurs. Près de quatre adultes sur dix fument. Et environ dix millions de paquets de cigarettes sont consommés chaque année.
Les jeunes ne sont pas épargnés. Dans la tranche d’âge des 10-18 ans, presqu’un Calédonien sur deux a déjà fumé. Et les jeunes filles semblent les premières concernées.
Plus de fumeuses que de fumeurs
Réalisé en 2019 sur des élèves de 10 à 18 ans, le Baromètre santé jeune est clair : les disparités entre filles et garçons sont importantes dans leur expérimentation du tabac.
Cinq filles sur dix déclarent avoir déjà testé la cigarette contre quatre garçons sur dix. Elles sont aussi plus nombreuses, semble-t-il, à fumer tous les jours.
Stagiaire dans le domaine de l’insertion professionnelle, Monique travaille sur un projet de sensibilisation au tabac. Et les chiffres se vérifient sur le terrain.
"Quand c’est la pause clope, les premières personnes qui viennent vers toi pour demander des cigarettes, c’est des filles. Elles ne se rendent pas compte que c’est malheureux pour leur santé".
Le cannabis aussi
Cet écart vaut aussi pour le cannabis. 33 % des adolescentes disent l’avoir expérimenté, contre 28 % des garçons.
Ingrid Wamytan, responsable du programme de prévention, d’accompagnement et de réduction des conduites addictives, à l’agence sanitaire et sociale, tente d’en comprendre les raisons.
"C’est quand même un baromètre santé qui est déclaratif, donc il peut y avoir aussi une sous-déclaration possible des garçons. Il peut y avoir aussi le phénomène qu’il y a eu une montée de la volonté des femmes d’être à égalité avec les hommes, que ce soit pour les produits qui sont positifs, que pour les produits qui peuvent avoir un impact négatif".
Les femmes plus sensibles à certaines maladies
Or, cette consommation de tabac et de cannabis chez les jeunes filles est loin d’être anodine.
"Les femmes sont plus sensibles lorsqu’elles sont fumeuses à certaines maladies. On pense notamment à la BPCO, la bronchopneumopathie chronique obstructive" indique Ingrid Wamytan qui constate aussi que par rapport à l’arrêt, les jeunes filles craignent une prise de poids. "On peut indiquer toutefois que la cigarette ça peut avoir un impact sur le teint, plus terne. On va avoir des cheveux qui vont être plus fragiles donc qui vont tomber. On va avoir des dents plus jaunâtres… Donc il y a des raisons aussi pour soit limiter, soit arrêter".
Les filles sont aussi plus nombreuses que les garçons à avoir tenté d’arrêter de fumer. Presque huit sur dix au cours des douze derniers mois.
Le point avec Yvan Avril
Et si on veut arrêter ?
Paradoxalement, beaucoup de jeunes fumeurs souhaitent arrêter. Et justement dans ce domaine, l'agence sanitaire et sociale, via le dispositif DECLIC, peut les aider. Depuis près de dix ans, ce dispositif pays accompagne les – de 25 ans désireux de réduire, voire de stopper leur consommation.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry