Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie va publier une liste avec code couleur, pour indiquer le niveau d’hygiène dans les salons de tatouage, de maquillage permanent et de piercing. Qu’en pensent les professionnels, et les clients?
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Quand le code couleur annoncé sera mis en pratique, les Calédoniens sauront à quoi s’en tenir à propos des différents professionnels pratiquant le tatouage, le maquillage permanent et le piercing. La Dass, direction des Affaires sanitaires et sociales, signalera sur son site internet l’état d’hygiène de ces salons. Nous l’avons annoncé: la couleur sera au vert si les conditions sont bonnes. Jaune, si elles sont à améliorer. Rouge, lorsque l’hygiène est mauvaise.
Au moins 73
La nouvelle tombe un an après une nouvelle réglementation destinée à encadrer ces pratiques. Depuis, les spécialistes de la profession ont l’obligation de déclarer leur activité auprès de la Dass. Ils doivent suivre une formation de trois jours en hygiène et en salubrité, mais aussi être à jour de leurs vaccinations obligatoires, et l’attestation doit être réactualisée chaque année. Pour l’heure, sur 73 professionnels déclarés, seuls 59 ont suivi cette formation.
Diplôme
Par ailleurs, les locaux doivent respecter un certain nombre de règles : utilisation d’une salle dédiée pour le tatouage et le perçage corporel, sols et mobiliser lessivables et non poreux, interdiction d’accès aux animaux… Et pour le maquillage permanent, les professionnels doivent être titulaires d’un diplôme d’esthéticienne.
«Sauver le métier»
Certains professionnels ont effectué d’importants travaux pour se mettre aux normes. Des spécialistes qui veulent «sauver» leur métier et qui luttent contre les abus, à l’instar de Tapati Turo et Arnaud Gatuhau. Pour eux, ce code couleur est positif, écoutez-les.
Hépatites et infections
C’est aussi un moyen de sensibiliser le public, et de lui faire prendre conscience que se faire tatouer n’est pas sans risque. Selon une étude réalisée en 2015 par la Dass, de nombreux cas d’hépatite et d’infections relevés étaient liés à des tatouages. La direction des Affaires sanitaires et sociales met en garde sur les risques sanitaires liés aux tatouages réalisés en dehors des salons.
«Une bonne initiative»
Pour les clients interrogés dans ces structures: «ce code couleur est une bonne initiative, même si dans ce milieu, tout se sait par le bouche-à-oreille». «C’est une meilleure sécurité pour les clients, ça nous permet de savoir quel salon est fiable ou pas.» «Ça permet de créer une législation au niveau du tatouage et ça va permettre aux tatoueurs de mieux surveiller leurs produits, leur hygiène et leur qualité de tatouage. »
«Pas suffisant»
«Bien, mais pas suffisant», rétorque toutefois ce professionnel situé au centre-ville: il aurait préféré voir fermer les salons pointés avec une couleur rouge. Cette solution n’est pas exclue, précise Hélène Cappadoro, juriste à l’inspection de la pharmacie de la Dass.
Cette première étape d’inspection devrait durer jusqu’à début septembre.