Tavaka : l'océanité comme identité

Au foyer wallisien, s'est tenue une deuxième conférence sur le peuplement de l'Océanie et de la Nouvelle-Calédonie à travers les migrations des pêcheurs-navigateurs des îles Wallis-et-Futuna. Un voyage dans le temps et l'espace en quête de l'identité originelle des peuples du Pacifique : l'océanité.
Cette deuxième conférence publique proposait, jeudi dernier, un voyage à travers l'espace et le temps, où l'océanité était l'identité originel des peuples du Pacifique, bien avant le découpage européen de 1831 de Durmont d'Urville :  
  • Polynésie,
  • Mélanésie,
  • Micronésie
Ces trois appellations découpe géographiquement mais également « racialement » l’Océanie. Aujourd’hui, il est reconnu que les sphères d'influences linguistiques, les avancées en génétique et les fouilles archéologiques contredisent cette classification.

Identité originelle : l'océanité, plutôt que l'insularité
Les îles et leurs peuples sont de par nature et de par nécessité, ouverts sur l'Océan Pacifique, en quête de nouveaux espaces, de nourriture et pour éviter la consanguinité, explique Vaimu'a Muliava, contrairement aux préjugés indiquant que les gens des îles sont renfermés sur-eux-mêmes, "la mer n'est pas une frontière mais nécessairement la continuité de la terre." (Extrait Tavaka -Mémoires de voyages)
 

Une identité liée au voyage : les hommes-pirogues
Ces expéditions ont permis de tracer des chemins "océaniques" - entre 6000 et 8000 km de distance parcourus - qui ont liés les hommes d'île en île et ont ainsi scellés des échanges entre :
- Polynésie : Fiji, Rarontonga, Rotuma, Tuvalu, Tokelau, Samoa, Tonga ;
- Mélanésie : Anuta, Bellona, Rennell, Tipioka, Sikaiana, Aniwa, Ouvéa (Uvea Lalo) et Vanuatu (Futuna Lalo)
- Micronésie : Kapingamalagi, Ifira, Mele, Nukumanu, Ontong java, Nukuolo...
 
Malia Sosefo Drouet-Manufekai, co-auteure de l'ouvrage " Tavaka lanu'imoana - Mémoires de voyages" - en partenariat avec Velonika Tahimili et Malia Soane Kafotamaki

« Pourquoi et comment sommes nous arrivés là. »
En 2005, le comité de recherche historique Tavaka a entrepris une enquête à la fois dans les archives et dans la collecte de témoignages, pour mettre en valeur l’histoire des Wallisiens et des Futuniens de Nouvelle-Calédonie, suite à un constat : il y a peu d’ouvrages dédiés à la communauté wallisienne et futunienne , consacrés à son installation sur le Caillou et ses migrations dans le Pacifique.
La communauté wallisienne et futunienne étant une importante composante de la population, le comité de recherche historique Tavaka s'est donc donné pour mission de répondre aux questions : « pourquoi et comment sommes nous arrivés là. » 

« Nous ne sommes pas des historiens, ce n’est pas notre métier mais nous sommes passionnés par la construction de ce pays. »
V. Muliava


En Nouvelle-Calédonie : de l’Océanité vers la Calédonité
Les incursions pré-européennes sans installation en Nouvelle-Calédonie remontent avant le 13e siècle, avant la colonisation tongienne des îles Wallis-et-Futuna.
Aborder les Tavaka, à destination de la Nouvelle-Calédonie, a donc pour but de rendre compte que des liens existaient déjà entre nos îles, des échanges "enfouis dans un passé lointain".
 

« connaître l’histoire de l’autre pour reconnaître sa légitimité dans la terre d’accueil, constitue ainsi la démarche d’ouverture que nous avons entreprise, dans le but de mieux se comprendre, de mieux s’accepter et tout simplement de vivre ensemble. »

  
L'exposition TAVAKA lanu'imoana - Mémoires de voyages - 2009
L' exposition  TAVAKA lanu'imoana - Mémoires de voyages - présentée par l'ADCK Centre Culturel Tjibaou et le comité de recherches historiques Tavaka dy 25 juillet au 1er novembre 2009 a permis de réaliser un ouvrage du même nom. 
Les membres de ce comité sont :
  • Malia Sosefo Drouet-Manufekai,
  • Velonika Tahimili 
  • Malia Soane Kafotamaki