Mardi, le gouvernement a arrêté un projet de loi du pays instituant une taxe sur certains produits sucrés. Une nouvelle qui ne fait pas l'unanimité.
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Objectifs de cette taxe : changer les habitudes du consommateur et abaisser la teneur en sucre des aliments. Parmi les détracteurs, l’UFC Que Choisir de Nouvelle-Calédonie estime qu’il faut "davantage de mesures dans ce plan global de lutte contre l’obésité et le diabète"
"Pour nous ce n'est pas complet, c'est un texte fiscal, on fait rentrer de l'argent. Il y a d'autre mesures qui peuvent permettre de conduire à une diminution de consommation de ces produits " explique Françoise Kerjouan, bénévole à l'association.
Elle évoque notamment les produits mal ou pas du tout étiquetés; l'association se bat pour que les produits mentionnent un nutri-score, qui permettrait de connaître la qualité du produit avant de l'acheter.
Le gouvernement parle d’élargir la taxe plus tard sous forme d’amendement pour les biscuits, les sauces industriels et les produits édulcorants. Du côté des entreprises locales, on accueille favorablement cette « taxe sucre » mais avec quelques réserves.
"Aujourd'hui il y a une inquiétude sur les modalités pratiques de la loi. On a posé des questions sur le taux de cette taxation. Pour l'instant, on nous a donné quelques garanties mais ce sont des garanties orales qu'on ne retrouve pas dans les textes.Il nous manque la délibération pour pouvoir sécuriser et rassurer les acteurs économiques" explique Xavier Benoist, président de la FINC.
À noter que le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) avait également émis en janvier un avis réservé sur l’avant projet de loi. Il préconisait que tous les produits sans exception (ceux contenant du sucre naturel et ajouté) soient taxés. Il recommandait aussi la mise en place d’une réglementation sur les publicités mettant en avant les produits sucrés.
Le reportage de Jeanette Peteisi et Nicolas Fasquel
Une urgence pour la Calédonie
Une taxe comportementale pour inciter les Calédoniens à consommer moins de sucre. La Nouvelle-Calédonie compte en effet 14 000 diabétiques de type 2, pris en charge en longue maladie. Le tiers des enfants âgés de 6 à 9 ans consomme quotidiennement des boissons sucrées. Cette taxe serait donc "3 en 1" : elle serait une passerelle du gouvernement en matière de prévention contre les maladies, de sauvetage du RUAMM et de rendement fiscal.Pour ou contre ?
Alors qu'elle n'est pas encore votée, la taxe est déjà contestée, notamment par certaines citoyennes. "Je pense qu'il y a de la prévention à faire avant de rajouter des taxes parce que les gens consomment du sucre. Je suis infirmière en brousse et même aux tout petits, on leur met du sirop dans les biberons" raconte Anne, à la sortie d'un supermarché. "C'est encore les plus pauvres qui vont trinquer car ils ne contrôlent pas leurs consommations de boissons sucrés. Ça va être encore un gouffre pour le budget familial" indique à son tour Mariette.Comment fonctionne la taxe?
À l’exception des biscuits, les boissons sucrées, les confiseries, les crèmes glacées et le chocolat entre autres sont concernés par cette taxe. Plus le produit est sucré, plus il sera taxé. Mais pour l'association UFC Que Choisir, cette taxe ne prend pas en compte d’autres critères."Pour nous ce n'est pas complet, c'est un texte fiscal, on fait rentrer de l'argent. Il y a d'autre mesures qui peuvent permettre de conduire à une diminution de consommation de ces produits " explique Françoise Kerjouan, bénévole à l'association.
Elle évoque notamment les produits mal ou pas du tout étiquetés; l'association se bat pour que les produits mentionnent un nutri-score, qui permettrait de connaître la qualité du produit avant de l'acheter.
Vers un élargissement de la taxe
Selon l’association le projet de loi du gouvernement n’inclut pas les aliments de grignotage, comme les barres de chocolat par exemple, qui favorisent l’obésité. Elle regrette également que le texte ne comporte pas de mesures à destination des professionnels (interdiction des bonbons aux caisses, obligation de dépenses égales entre publicité et messages en faveur de la santé). Pour l'UFC Que choisir, c'est un "texte de loi qui ne va pas assez loin".Le gouvernement parle d’élargir la taxe plus tard sous forme d’amendement pour les biscuits, les sauces industriels et les produits édulcorants. Du côté des entreprises locales, on accueille favorablement cette « taxe sucre » mais avec quelques réserves.
"Aujourd'hui il y a une inquiétude sur les modalités pratiques de la loi. On a posé des questions sur le taux de cette taxation. Pour l'instant, on nous a donné quelques garanties mais ce sont des garanties orales qu'on ne retrouve pas dans les textes.Il nous manque la délibération pour pouvoir sécuriser et rassurer les acteurs économiques" explique Xavier Benoist, président de la FINC.
À noter que le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) avait également émis en janvier un avis réservé sur l’avant projet de loi. Il préconisait que tous les produits sans exception (ceux contenant du sucre naturel et ajouté) soient taxés. Il recommandait aussi la mise en place d’une réglementation sur les publicités mettant en avant les produits sucrés.
Le reportage de Jeanette Peteisi et Nicolas Fasquel