Le jeudi 9 janvier 2025, Charles Roger a échappé au pire. Ce jour-là, vers 14 heures, le quadragénaire est dans l’eau, au large du camp Est à Nouville. Il se tient debout, à l’arrêt sur sa planche de Sup Foil, lorsqu’il aperçoit une masse sombre s’approcher de lui. "J'étais à l'arrêt quand j'ai vu le requin s'approcher à un mètre sous la surface. Il a chargé et je lui ai donné un coup de rame sur sa tête. Il m'a fait tomber et je suis remonté comme une flèche sur la planche. Je ne l'ai plus revu."
Conscient des dangers de la mer
Charles Roger n'a aucune certitude en ce qui concerne l'espèce de l'animal, mais ses descriptions font penser à un jeune requin bouledogue. "Il était beige, avec une gueule plutôt massive, un corps effilé, je dirais long de 2m50."
Comme tous pratiquants de sport nautique, Charles Roger a conscience des dangers de la mer et notamment du risque requin, et il ne veut pas alarmer la population. "J’en parle parce que c’est responsable d'informer les affaires maritimes, pour ne pas que quelqu'un se baigne à ce moment-là, à cet endroit-là. Sinon on s'en voudrait."
Éviter de se baigner à la tombée de la nuit
Après l'attaque mortelle du 2 janvier au large de Koumac, ce nouvel événement rappelle l'importance des bonnes pratiques avant de se mettre à l'eau. "Il faut éviter d'aller se baigner au coucher du soleil, une période plus tendue en termes de risque requin. Il faut également éviter d'aller se baigner dans des eaux boueuses, après de gros épisodes de pluies. On sait que ce sont des eaux qui peuvent attirer notamment les requins bouledogues", détaille Marc Oremus, responsable du bureau du WWF-NC. "Et il faut bien évidemment respecter la réglementation en ce qui concerne le rejet de poissons près des rivages et près des îlots pour éviter d'attirer des animaux près de ces zones."
Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard, Marion Thellier et Claude Lindor :