Tennis : Emma Jouy au centre national d'entraînement Roland-Garros

Emma Jouy est venue se ressourcer sur le Caillou avant de faire le grand saut et rejoindre le CNE.
Elles ne sont que deux joueuses de 14 ans à intégrer le CNE, cette structure destinée aux meilleurs talents français. La Calédonienne Emma Jouy est l'une d'entre elles, la soeur du Guadeloupéen Gaël Monfils, Maélie, est l'autre. Une nouvelle grande étape dans un projet bâti en famille.

Là où les Bleus préparent la Coupe Davis


Elle est partie dimanche soir de Tontouta avec sa mère, Alexandra. Hier, elle s'est rendue à Rouen pour une séance de cryothérapie et un contrôle chez l'ostéopathe. Mais dès ce mercredi soir, Emma Jouy dormira au centre national d'entraînement de Roland-Garros à Paris. A 14 ans, la tenniswoman commence une nouvelle aventure en rejoignant un lieu prestigieux. Là même où les équipes de France s'entraînent en vue de la Coupe Davis, et où les meilleurs espoirs sont encadrés par la crème des techniciens.
Un écrin de haut-niveau ouvert il y a trois ans, porte de Molitor, à Paris. Découverte dans ce reportage de France 3 Ile de France en 2016 :


Une structure dans laquelle la Calédonienne compte s'épanouïr pour réaliser son rêve. Depuis qu'elle est toute petite, elle affirme vouloir devenir n°1 mondiale. Le 7 septembre prochain, elle effectuera sa rentrée officielle au CNE où les familles seront invités.

Du Mont-Dore à la métropole : une histoire d'amitié


Cet honneur, elle le doit à sa progression sur les courts. Après le mini tennis au Mont-Dore avec Laurent Dubuc, elle rejoint Anthony Azcoaga au Mont-Coffyn. Un lien fort va s'établir entre la joueuse, ses parents, et l'entraîneur, voisins au Vallon Dore. Il l'a fait travailler de l'âge de 7 à 10 ans et propose des debriefings constants. Pour Emma, Bruno et Alexandra, le coach devient un conseiller, un proche. 
 

" Anthony, je le connais depuis mon plus jeune âge. C'est vrai qu'on a partagé des choses aussi en dehors du terrain. Est-ce que je le considère comme un grand frère ? Je dirais plutôt comme un oncle parce qu'il est quand même âgé ! (éclats de rires). Pour moi, il fait partie de la famille. Ca fait du bien d'avoir quelqu'un comme lui auprès de soi". Emma Jouy, au sujet de son entraîneur en Nouvelle-Calédonie 

 
Emma Jouy, sa mère Alexandra, et le coach Anthony au Vallon Dore.
 

" Ca s'est fait comme ça, cette relation avec les Jouy. Ce n'était pas calculé. Petit à petit, on s'est rendu compte que c'était important pour Emma. Le fait d'échanger en dehors du court, de les faire rentrer un peu plus aussi dans le milieu du tennis. En tant que parents, ce n'est pas toujours évident d'être extérieur au milieu. Je pense que j'ai un peu contribué à cela, à ce qu'ils rentrent davantage dans ce qui est mon domaine".
Anthony Azcoaga, coach d'Emma sur le territoire


Passée aussi par la ligue calédonienne, elle est repérée par la fédération française pour intégrer le Programme Avenir National en 2015. Emma fait alors partie des six meilleures tricolores de la catégorie 10 ans. Elle part en métropole et sa mère, Alexandra, va l'accompagner partout. 
 

Emma enchaîne, Alexandra veille au grain


En l'espace de trois ans et demi, Emma Jouy passe par le centre national de Boulouris, gagne des tournois départementaux, régionaux et internationaux sur le circuit international moins de 16 ans. Elle rejoint le club de Rouen en 2e division française, intègre la Team BNP Paribas jeunes talents. Sa mère est de tous les entraînements et de quasiment tous les déplacements. Aujourd'hui, sa fille est dans le Top 20 européen des 14 ans et intègre le centre national d'entraînement de Roland Garros. Une fierté.
 

" Je trouve qu'elle prend beaucoup plus d'assurance, de plaisir et d'envie. Elle se projette aussi un peu plus, ce qui vient avec l'âge. Bien sûr il y avait son rêve d'enfant de devenir n°1 mondiale, de gagner Roland-Garros. C'est facile à dire. Mais quand tu es dedans, tu te rends compte de la réalité des choses. Là, elle se projette beaucoup vers ce à quoi elle tend. Elle a son bon petit caractère, elle est déterminée, et je crois qu'elle a réellement envie d'atteindre ses objectifs. Elle est au taquet." Alexandra Jouy, maman d'Emma


Reportage vidéo ci-dessous (images : L.Schintu, C.Favennec, FFT, TeamBNP / montage : J.Fuller / mixage : P.Trojani)
©nouvellecaledonie


Des retrouvailles importantes


Le retour en Nouvelle-Calédonie ces dernières semaines a fait du bien pour tous. Emma et ses parents ont consenti beaucoup de sacrifices dans son projet sportif. Se retrouver ensemble alors qu'ils sont éloignés tout au long de l'année permet à chacun de se rebooster.
 
Alexandra Jouy, la mère d'Emma
 

" C'est hyper important. Cela faisait trois ans et demi qu'on était pas rentrées. Emma et moi, ça nous manquait. Avec Bruno, mon mari, on est séparé de fait. Il bosse ici, on se voit épisodiquement. Je ne veux pas dire que c'est difficile, parce qu'on a réussi à s'accoutumer. Mais ce n'est pas toujours facile. On a besoin d'avoir un peu de soutien, de caresses, revoir la famille, ma mère, originaire de Koumac. Ca fait du bien aussi. Là c'était le bon moment, parce qu'elle va passer une étape. On est venu reprendre un peu de force". Alexandra Jouy

 
Emma Jouy au Vallon Dore où elle a grandi.
 

" Cela fait du bien, en sortant de la saison, de retrouver les gens qu'on aime, avec qui on a partagé des choses. Il ne faut pas se sentir seul en métropole, surtout quand on part très jeune. Avoir la présence de ma mère à la maison, et sur les tournois, le soutien familial, cela réconforte et me pousse. Quand tu démarres en début de saison, avec plus d'une vingtaine de tournois à venir, tu te dis qu'elle va être longue.

Mais au fur et à mesure, tu avances, tu progresses. Tous les jours, tu as tellement de choses à faire, les journées sont longues, et on ne se pose pas trop de questions. Après, il faut toujours avoir un niveau d'exigence assez élevé. C'est un sport compliqué. C'est pour ça que je le pratique, c'est ce que j'aime aussi, être dans le dur. Et je n'ai pas changé d'objectif, être n°1 mondiale, c'est toujours d'actualité dans ma tête (rires)". Emma Jouy

 
Bruno Jouy, le père d'Emma

" C'est un peu en lien avec le pays, cette histoire. Il faut être fidèle, et le sport, comme le pays, amène des relations fortes. Sans de forts sentiments, tu ne construis rien. Il faut être fidèle en amitié, respecter les gens, et être un peu rêveur aussi. Aujourd'hui, c'est presque un lien familial entre nous trois et Anthony. L'important c'est qu'on se nourrisse des relations.
On a vu les oncles, les tantes, la famille Weiss de Koumac. Ils sont fiers d'Emma. Cela nous renforce ".
Bruno Jouy, le père d'Emma.