Tensions au sein du gouvernement autour de la défiscalisation de Biscochoc

La défiscalisation de Biscochoc crée des tensions au sein du gouvernement. La société s’est vue accorder une défiscalisation de 747 millions de francs, sur les 2,7 milliards prévus pour la construction de sa nouvelle usine. Un vote du gouvernement qui ne fait pas l’unanimité.

Elle cristallise les tensions au sein du gouvernement. La défiscalisation de Biscochoc, a été votée au sein de l'exécutif à hauteur de 747 millions de francs CFP, sur les 2,7 milliards prévus pour la construction de sa nouvelle usine. Un vote qui ne fait pas l’unanimité.

Notamment du côté des Loyalistes. Au travers d’un communiqué de presse, Les Loyalistes demandent la création d’une commission d’enquête au Congrès, "pour faire la transparence" sur cette affaire. Isabelle Champmoreau et Christopher Gygès, membres du gouvernement ont voté contre. Le groupe qualifie cette aide fiscale de "non-sens, au regard de la situation économique et budgétaire actuelle".

Création d'emplois insuffisante 

L’un des sujets pointés du doigt par Les Loyalistes : la création d’emplois, "nettement insuffisante". "Neuf personnes seulement seront recrutées et comme l’entreprise, elle, n’accepte aucune contrepartie notamment sur les protections de marchés dont elle bénéficie, le prix du chocolat ne baissera pas et il continuera d’être très cher", explique Françoise Suve, présidente du groupe Les Loyalistes au Congrès.

Les membres du groupe visent aussi directement Gilbert Tyuienon, membre du gouvernement en charge de la fiscalité. "Au-delà de ça, nous avons des interrogations sur les liens étroits entre Biscochoc et le constructeur de l’usine ainsi qu’entre le membre du gouvernement chargé de la fiscalité, Mr Tyuienon président du port autonome, où l’usine sera construite. Mais aussi maire de Canala, où Biscochoc devrait établir une plantation de cacao", poursuit Françoise Suve.

"L’intérêt général aujourd’hui, c’est de doper le pouvoir d’achat des Calédoniens, de relancer notre économie. Et je pense que vouloir la transparence, c’est une question de démocratie et ça dépasse tous les clivages politiques. L’argent public, c’est l’argent de tous les Calédoniens".

Françoise Suve, présidente du groupe Les Loyalistes au Congrès

Retrouvez le communiqué de presse des Loyalistes :

Bouffée d'oxygène pour le BTP et baisse des prix

De son côté, le gérant de l’entreprise Biscochoc Dominique Lefeivre assure que le projet est une véritable bouffée d’oxygène pour le BTP sur le territoire et que des baisses de prix sont prévues. "Ce n’est pas uniquement une entreprise locale, c’est 24 entreprises qui se partagent le marché. Et en ce moment, où le BTP souffre c’est une bouffée d’oxygène puisque le montant des travaux en Nouvelle-Calédonie sera d’un peu moins de 2 milliards de francs CFP. Nous nous sommes aussi engagés à une baisse de prix sur la gamme familiale qui touche tous les petits revenus en Calédonie, mais aussi sur la gamme Vanuatu", assure le gérant de Biscochoc.

Concernant la création d’emplois, "effectivement, nous avons aujourd’hui 9 créations d’emplois mais nous pérennisons aussi 10 CDD", poursuit Dominique Lefeivre.

Enfin dernier sujet pointé du doigt par Les Loyalistes : les avantages fiscaux liés à l’accord de libre-échanges avec le Vanuatu, conclus "contre les agriculteurs Calédoniens" selon leurs termes.

"Je ne vois pas trop ce que viennent faire les agriculteurs calédoniens là-dedans, car ils ne sont pas concernés dans le domaine du chocolat", répond le directeur de Biscochoc. "Mais ils seront bientôt concernés, puisque je lance la filière de création de cacao ici, en Nouvelle-Calédonie", poursuit le directeur de Biscochoc.

Dominique Lefeivre, gérant de Biscochoc