Thèse et synthèse en 3 minutes top chrono

Le casting était 100 % féminin pour la 4ème édition de « ma thèse en 180 secondes », organisée mardi soir, à l'université. Le grand amphi de l'UNC était plein à craquer pour soutenir les six doctorantes. 
Dernier entrainement pour Marie-Laure Ukeiwe. Dans quelques minutes, cette doctorante en science de l’éducation va se livrer à un exercice difficile : présenter le sujet de sa thèse à un public profane, en 3 minutes top chrono. « C’est du théâtre, il faut être d’autres personnages pour aller chercher le public et qu’il puisse comprendre notre travail de thèse. D’habitude, on parle avec des scientifiques de nos travaux de recherche, et là c’est un public tout autre ». 
 

Coaching groupé

Pour relever ce challenge, les six candidates ont travaillé avec un professionnel de l’oralité, le conteur Sylvain Lorgnier. « La préparation, c’est toujours la même. C’est leur donner confiance, leur faire comprendre la puissance du silence, du souffle, de ne pas en dire trop, d’avoir une gestuelle posée, rappelle l’artiste. Ce sont souvent des personnes qui réfléchissent beaucoup de par leurs études. Donc on leur fait prendre conscience que c’est bien aussi de lâcher un peu le mental, de revenir un peu au corps. » 
Des conseils indispensables pour affronter le public, venu nombreux pour encourager les candidates et en savoir plus sur leurs sujets de recherche, aussi ardus soient-ils. 
 

Clarté et humour

Pour remporter les faveurs du jury et du public – également appelé à voter, les doctorants doivent être clairs, concis et si possible, drôles. Pour son humour, Marie-Laure remporte le prix du public, tandis que le prix du jury est attribué à Antsa Rakotonirina. Cette jeune doctorante en biologie des populations et écologie travaille sur les moustiques. Sa thèse consiste à mettre en place une technique pour identifier rapidement et efficacement les différentes espèces. 
« Ça a été serré, reconnait Yves Letourneur, directeur de l’école doctorale du Pacifique. Elle a terminé pile pile à la dernière seconde. Un petit détail, mais ça a compté aussi. Elle avait un très bon équilibre entre son oralité, son humour et la médiation de son travail qui a été très bien amené dans son texte et aussi par sa diapositive. »
Hélas, pour cause de crise sanitaire, Antsa Rakotonirina ne participera pas aux sélections nationales en métropole. Mais là voilà mieux armée pour soutenir sa thèse en mars 2021.

Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry
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