C'est une tradition respectée, année après année, sur le territoire. Chaque premier novembre, à la Toussaint, plusieurs milliers d'habitants profitent de leur jour férié pour se rendre au cimetière et honorer la mémoire de leurs aïeuls.
Déposer des fleurs, allumer des bougies, nettoyer les tombes ou les repeindre ... Des gestes pratiqués dans les plus grands cimetières du Caillou comme dans les plus étroits, à l'image de celui de La Conception.
Se souvenir
"C'est important de venir s'asseoir, regarder, se rappeler de ceux qui sont partis. Ceux qui ont fait des choses pour nous, afin que les plus jeunes poursuivent dans cette voie", estime Lucien Pidjot, venu honorer les défunts de sa famille sur place.
"Chaque année, on fait le tour des cimetières et on vient nettoyer la tombe de nos grands-parents qui sont enterrés ici", complète Maria Francesca Tuitoga, quelques rangées de tombes plus loin.
Jeannine Pillot fleurit quant à elle les tombes de ses proches du côté de Dumbéa Nord. "Il y a mon mari et ma maman. Ma maman, ça fait huit mois, et mon mari, dix ans", indique cette retraitée. "C'est un geste pour montrer qu'on n'oublie pas, on n'abandonne pas. Il est loin physiquement, mais dans mon coeur il est toujours là", sourit-elle.
Les fleurs artificielles plébiscitées
Pour rendre hommage à leurs défunts, les Calédoniens ne lésinent pas sur les dépenses. Jeaninne a ainsi déboursé 20 000 francs cette année pour des orchidées, des tournesols, des roses en plastique et en tissu. Car si les fleurs fraîches ont l'avantage de sentir bon, les fleurs artificielles présentent un atout majeur : elles ne dépérissent pas.
"Les fleurs fraîches ne tiendraient qu'une journée avec la chaleur. Les artificielles restent longtemps", souligne Jeannine. Une tendance qui semble concerner de nombreux Calédoniens : chaque année, plusieurs dizaines de tonnes de fleurs sont importées sur le territoire.