"Tout le monde a de la famille en Israël, donc on est tous un peu inquiets"

Philippe Mestman, président de l'Association culturelle israélite de Nouvelle-Calédonie.
Alors qu'Israël a subi ces dernières heures une attaque du Hamas en provenance de la Bande de Gaza, la communauté juive de Nouvelle-Calédonie a suivi le conflit avec beaucoup d'inquiétude. Pour Philippe Mestman président de l'association culturelle israélite de Nouvelle-Calédonie, ce moment est rendu encore plus particulier car les juifs fêtaient ce week-end la fête de la Tora.

Comment réagit la communauté juive en Nouvelle-Calédonie ?

On s'était rassemblés ce dimanche pour la fête de la Tora. C'est habituellement une journée joyeuse. Donc c'est vrai que les événements qui se sont déroulés en Israël mettent en émoi la communauté. On a regardé les informations avec intérêt et choc. Cela nous rappelle de mauvais souvenirs puisque nous sommes pile 50 ans après la guerre de Kippour qui était déjà intervenu pendant une fête importante de la religion juive. Le Kippour étant le grand pardon. C'était d'ailleurs il y a quelques jours cette année. Donc encore des attentats durant une fête religieuse où on est censés ne pas travailler et être attentifs à nos rites et coutumes.

Cela nous rappelle de mauvais souvenirs

Philippe Metsman


Pour ceux qui ont de la famille sur place, est-ce qu'ils ont pu entrer en contact avec eux ? A priori oui. C'est vrai que tout le monde a un peu de famille en Israël. Nous, en Nouvelle-Calédonie comme ailleurs dans le monde, nous représentons ce qu'on appelle la diaspora. Donc on a tous des liens forts avec Israël. Pour le moment, les événements sont très localisés, proche de la Bande de Gaza. Donc ceux qui ont de la famille proche là-bas ont pris contact avec leur famille pour savoir s'ils allaient bien. Mais il y a aussi des roquettes qui pleuvent un peu partout ailleurs que ce soit sur Tel Aviv ou Jérusalem. Donc on est tous un peu inquiets, même si on sait qu'ils savent se protéger, que l'alerte est maximale et qu'ils sont très prudents.

On sait que les Israéliens savent se protéger

Philippe Mestman


Comment va se passer la suite des festivités ?

Elles se terminent une fois la nuit tombée dimanche soir, mais on les a poursuivies, parce que c'est une obligation. À titre personnel, je suis actuellement en deuil, mais j'ai malgré tout l'obligation d'être joyeux et de faire la fête. De mettre entre parenthèses mon deuil pendant ces journées. Donc on doit faire la fête malgré tout. Cependant, nous avons fait une demande de protection particulière dans ce contexte auprès des autorités et nous avons donc quelques effectifs en tenue devant la maison du rabbin. C'est une directive du ministère de l'Intérieur pour veiller plus attentivement sur la communauté sur l'ensemble du territoire français.