Toute la population d'Ambae devra être évacuée de l'île

Le centre d'évacuation de Lemus, sur l'île d'Ambae.
Pour la première fois de mémoire d'homme, une île du Vanuatu va être vidée de sa population. Les habitants d'Ambae, que l'éruption du volcan Lombenben menace, doivent être évacués d'ici au 6 octobre, a ordonné aujourd'hui le gouvernement.
Le Vanuatu a ordonné l’évacuation obligatoire de la totalité d’Ambae. Ses 11 000 habitants devront avoir rejoint les îles voisines d’ici au 6 octobre, a annoncé le bureau du Premier ministre Charlot Salwai. C'est la première fois de mémoire d'homme qu'une île de l'archipel doit être intégralement évacuée en raison d'un volcan, selon le bureau de gestion des catastrophes naturelles du Vanuatu (NMDO).

«Nous avons la capacité»

«Nous avons la capacité maritime ici au Vanuatu de déplacer 11 000 personnes», a déclaré à l'AFP le directeur du NDMO, Shadrack Welegtabit. Le Manaro Voui, sommet du volcan Lombenben, a grondé pendant plusieurs semaines avant d'envoyer au cours du week-end une pluie de cendres et de roches sur certains villages. Le niveau d’alerte a été relevé 4 sur une échelle de 5 et lundi, l'état d’urgence a été décrété à Ambae.

Niveau 5 attendu​

Une grande partie des habitants a déjà été évacuée vers des hébergements d'urgence. «Nous avons déjà déplacé les gens qui habitaient sur les hauteurs vers des zones sûres de l'ouest et de l'est», a détaillé Shadrack Welegtabit. Il est probable que le volcan passe au niveau 5, donc il nous faut évacuer la population de l'île.»

Combien de temps?

Des milliers de personnes avaient déjà été évacuées en 2005 lors d'une précédente éruption de ce volcan, qui comporte plusieurs lacs en son cratère dont l’un composé d’eau acide. Certains habitants avaient dû attendre trois mois avant de pouvoir revenir. Il est impossible de savoir combien de temps durera cette fois l'évacuation, a dit le directeur du NDMO: «Tout dépendra de l'activité volcanique.»

Risques

L'éruption est à ce stade officiellement qualifiée de modérée. Les autorités ont mis en garde contre le risque de chutes de pierres, de pluies acides et de gaz volcaniques. L'île était déjà soumise à la sécheresse et les sources d'eau ainsi que les récoltes sont à présent recouvertes de cendres.