Travail d’intérêt général : une alternative à la prison qui gagne du terrain

Les travaux d'intérêt général sont souvent des missions en extérieur.
Le travail d’intérêt général comme alternative à la prison concerne 7 à 10 % des personnes condamnées en Nouvelle-Calédonie. Parmi les structures qui peuvent accueillir les TIG : les associations, les structures coutumières ou encore les collectivités. A l’image de la province Sud, où une formation est organisée, cette semaine, pour les tuteurs.

Comment accueillir un jeune en TIG ? Comment parler de savoir-être ? Ou encore que faire en cas d’accident ? Des questions auxquelles Fabienne Glémet, référente du travail d’intérêt général pour la Calédonie, apporte des réponses et des outils. "Quand je propose à une collectivité territoriale ou à une association de prendre en charge une personne condamnée à des heures de travail, il y a toujours un peu de réticence. C'est pour ça que pour les premières personnes qu'on envoie dans une structure, on fait un travail d'explication sur cette prise en charge. L'expérience est souvent très positive. Ça apporte autant à la structure qu'à la personne."

Des sentiers pédestres ou de VTT

La province Sud est l’un des principaux partenaires. Chaque année, elle accueille près de 140 personnes en situation de réparation pénale. Le plus souvent dans des sites naturels ou historiques, comme le parc de la rivière bleue ou la boulangerie du bagne de Nouville. Avec des missions très diverses, selon Philippe Le Poul, directeur de la culture, de la jeunesse et des sports à la province Sud. "Il peut s'agir de plantations d'arbres, de travaux de peinture, même de travaux d'aménagement au parc de la rivière Bleue. Il y a eu une rénovation de locomotive, mais aussi de l'ouverture de sentiers pédestres ou de sentiers de VTT."

Des conventions avec des tribus

En Calédonie, moins d’une personne sur dix exécute un travail d’intérêt général, comme alternative à l’incarcération. Dans le Nord, ils sont une centaine chaque année, pour une moyenne de 120 h par TIG. Des résultats encourageants pour le SPIP, le service pénitentiaire d’insertion et de probation, qui multiplie les partenariats pour accueillir ce public. "On a réussi à trouver un nouveau partenariat en province Nord, notamment avec les gendarmeries, mais également la maison familiale et rurale, celle de Poindimié et de Koné. On a signé des conventions avec des aires coutumières. Ça été un peu difficile au début de mettre en place des Tig, la première signature de convention c'était en 2019, mais là on arrive à amorcer les choses et à pouvoir placer en tribus", précise Géry Petit, responsable de l’antenne du Nord.  

Géry Petit, responsable de l’antenne Nord du SPIP

Une tendance encourageante à l'international

Objectif de ce travail d’intérêt général : réparer, insérer et éviter la récidive. Or, même s’il n’existe pas de bilan chiffré en Calédonie, la tendance est très encourageante au niveau national et international, selon Lionel Lecomte, le directeur du SPIP, le service pénitentiaire d’insertion et de probation. "On sait pour avoir mener des enquêtes, menées par des universités généralement, que ces peines alternatives à l'incarcération ont un taux de récidive qui est deux fois inférieures aux personnes qui sont en détention. La prison pour des courtes peines d'incarcération ne lutte pas contre la récidive mais elle l'engendre."

En Métropole, la part des TIG est plus importante que sur le Caillou. Elle représente 10 à 15 % des peines prononcées.

Le reportage complet de Coralie Cochin