Travaux d'intérêt général : une alternative à l'emprisonnement

Cette sanction permet aux 16-18 ans de réparer leurs erreurs, en travaillant gratuitement pour la collectivité. En province Sud, cinq sites ont accueilli en 2019 une quarantaine de jeunes. 
Même si elle est présentée comme une deuxième chance, l'alternative du TIG, travail d'intérêt général est une sanction pénale qui soumet le mineur condamné par le juge des enfants à plusieurs obligations précise Loïc Frejabise, éducateur spécialisé à la Direction de la Protection Judiciaire de l’Enfance et de la Jeunesse.

« Il a un nombre d'heures fixées par le magistrat à effectuer, non négociables et après il doit respecter les lieux d’accueil, que ce soit en arrivant à l’heure, en ayant la tenue correcte exigée ».


Loïc Frejabise, éducateur spécialisé à la DPJEJ, au micro de Malia Noukouan :

TIG interview Loïc Frejabise


99 mesures de TIG prononcées en 2019


Une durée de travaux qui varie entre 20 et 400 heures selon les cas. En province Sud, cinq sites ont accueilli en 2019 une quarantaine de jeunes. Parmi ces sites : les boucles de Tina, à Nouméa. Après plusieurs rendez-vous préalables, les mineurs sont encadrés sur place par Christophe Baush, responsable du dispositif au sein de la direction de la culture, de la jeunesse et des sports de la province Sud.

« Les types de travaux ça va être de l’élagage, des réparations de clôtures, de l’entretien de pistes de VTT ou de création de pistes »,

explique le responsable du dispositif.

Il arrive parfois que les jeunes ne se présentent pas sur leur lieu d’accueil. Problème de transport ou maladie, l’absence ou le retard doivent être justifiés, sous peine de sanction. Chistophe Baush a d’ailleurs mis en place une procédure spécifique à Nouméa.

« C’est pas courant, mais ça arrive, donc je leur donne deux chances. Si ça arrive une seconde fois, je mets un arrêt à la mesure ».


Au niveau pénal, la sanction est encore plus sévère. La case prison est inévitable précise Loïc Frejabise de la DPJEJ.

« Sur une peine directe, où le jeune est condamné à faire un travail d’intérêt général, s’il n’est pas exécuté, il peut encourir jusqu’à deux ans de prison maximum. Dans le cadre d’un emprisonnement avec sursis, si le jeune n'effectue pas son TIG, il va se retrouver incarcéré pour la peine à laquelle il a été condamné »,

assure le professionnel. 


En 2019, près de 1 300 mineurs étaient suivis par la Protection Judiciaire de l’Enfance et de la Jeunesse (DPJEJ), tous dispositifs confondus. Elle a suivi 99 mesures de TIG prononcées par le tribunal.