Le Tribunal de première Instance de Nouméa fait sa rentrée  

L'audience de ce jeudi matin au tribunal de première instance de Nouméa a dressé le bilan de l’année écoulée. Une année historique selon Alexis Bouroz, Procureur de la République de Nouméa. « La préparation du référendum a été marquée en action judiciaire forte. Les principaux auteurs de troubles intervenus après le référendum ont tous été interpellés. Une trentaine d’entre eux déférés. La plupart condamnée et les autres mis en examen »

Des chiffres à retenir : 
  • En 2018, 19 000 procès verbaux ont été enregistrés, 20 sont parvenus au parquet.
  • Il y a eu au total 3165 gardes à vue.
  • 261 majeurs et 70 mineurs ont été déférés dans le cadre de procédures rapides.
  • Plus de 660 mille euros de saisies patrimoniales réalisées et une réponse pénale de l’ordre de 96%. 
Une justice en étroite collaboration avec les forces de l’ordre saluée par Alexis Bouroz. Le Procureur de la République a cependant interpellé les institutions sur le manque de moyens que connaît la justice face à la délinquance financière et fiscale. 

« Tout le monde est obsédé, à juste titre, par la délinquance de voie publique qui est visible et que subissent nos concitoyens au quotidien. Lorsque l’on se situe de la place des auteurs, et ils partent en détention lorsqu’ils sont récidivistes et qu’ils ont commis des dégâts importants, souvent ces jeunes là ont le sentiment que la justice s’abat impitoyablement sur eux et que finalement, les délinquants astucieux, les délinquants financiers ne sont pas traités de la même manière. Et c’est vrai! La justice n’est pas capable de traiter rapidement ces dossiers parce que les auteurs sont défendus par des avocats bien plus motivés que pour d’autres dossiers et aussi, disons-le, parce que nous manquons d’enquêteurs spécialisés. (Il s’agit d’infractions relativement techniques.) C’est une délinquance qui est cachée et lorsqu’elle est révélée, nous avons des difficultés à la faire émerger car il y a des freins à tous les niveaux. C’est sûr que c'est plus facile de juger rapidement un dossier de conduite en état alcoolique qu’un dossier de favoritisme ou de corruption. » déplore Alexis Bouroz. 

Alors qu’un demi-millier d’infractions fiscales ont été prononcées en France en 2018, aucune affaire du genre n’a jamais été jugée en Nouvelle-Calédonie.