Après une visite officielle au pas de charge, mi-septembre, le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, a quitté la Nouvelle-Calédonie avec plusieurs annonces : la tenue de rencontres bilatérales puis de trilatérales à Paris avant un possible comité des partenaires. Depuis ces annonces, les indépendantistes ne se sont pas clairement exprimés. "Inquiétant", selon Thierry Santa, "qui avait bon espoir que les discussions commencent à Paris, puis à Nouméa, comme l’envisageait le ministre".
Sortir de l'impasse institutionnelle
Pour le président du Rassemblement, la reprise du dialogue entre l’Etat, les indépendantistes et les loyalistes est à ce jour l'unique solution pour sortir de l’impasse institutionnelle. "Il y a objectivement en Nouvelle-Calédonie deux légitimités. Pour pouvoir travailler ensemble et construire ensemble un avenir pour nos enfants, pour nos entreprises, ça ne peut se faire qu’à trois. L’Etat étant le troisième partenaire indispensable car ce sera forcément une solution au sein de la République qu’il va falloir trouver". Des trilatérales qui doivent, selon Thierry Santa, se tenir à Paris, car "les discussions sont plus sincères et nous sortons plus facilement des traditionnelles postures politiques sans êtes biaisés par l’entourage". Et si les indépendantistes refusent d’y participer, "ce sera une preuve d’irresponsabilité totale", assure le président du Rassemblement.
"Avoir une colonne vertébrale commune en vue des négociations à venir"
Thierry Santa a par ailleurs indiqué que son parti travaillait sur un projet d’avenir pour la Nouvelle-Calédonie avec Pascal Vittori et Pascal Lafleur, "deux partenaires du Rassemblement". Projet qui sera présenté aux Loyalistes puis débattu d’ici le début du mois d’octobre, assure-t-il, afin d’avoir "une colonne vertébrale commune en vue des négociations à venir". Le président du Rassemblement n’est pas non plus opposé à une délégation non-indépendantiste unique pour participer aux discussions à Paris, "dès lors qu’elle est équilibrée et que la colonne vertébrale aura été trouvée entre nous". Les différentes sensibilités loyalistes se sont déjà rencontrées deux fois et se reverront avant leur départ en Métropole. "On se rend compte qu’il y a beaucoup de convergences et ce n’est pas étonnant, car nous défendons les mêmes choses depuis bien longtemps et sur ce point, j’ai bon espoir que les choses avancent bien."
"Le référendum de projet, c’est l’objectif que nous devons tous avoir en tête"
Annoncé initialement en juin 2023 par Sébastien Lecornu, ancien ministre des Outre-mer, puis repris par Jean-François Carenco lors de sa récente visite en Nouvelle-Calédonie, le référendum de projet devra selon lui se tenir : "C’est l’objectif que nous devons tous avoir en tête pour sortir de cette crise par le haut". Mais pour Thierry Santa, qui ne souhaite pas polémiquer sur la date, il doit avoir lieu avant les élections provinciales, prévues en mai 2024. Auquel cas, déclare-t-il, "les élections se dérouleront avec un corps électoral ouvert à tous, sans condition. Et ce n’est pas ce que veulent les indépendantistes. Donc il faut que tout le monde se mette autour de la table dans l’objectif d’avoir un accord partagé par tous, le plus consensuel possible, pour que la grande majorité des Calédoniens et les deux légitimités se reconnaissent dans cet accord à venir".
Un entretien à retrouver ici.