Dix-neuf milliards et six-cent vingt-huit millions de francs CFP. C'est la somme colossale dont va devoir se délester Uber en guise de compensation aux taxis australiens. La justice a rendu son verdict ce lundi, après cinq ans de bataille juridique.
Plus de 8 000 conducteurs de taxis et propriétaires de voitures de location avaient intenté un recours collectif contre la plateforme. Ils déloraient d'importantes pertes de revenus depuis l'arrivée du géant californien sur le marché australien en 2012.
"Uber s'est battu bec et ongles"
Il s'agit du cinquième dédommagement le plus important en Australie pour ce type de procédure, selon Michael Donelly, directeur du cabinet d'avocats Maurice Blackburn Lawyers, qui représentait les plaignants.
"Uber s'est battu bec et ongles à chaque étape, chaque jour, pendant les cinq années qu'a duré ce procès, essayant à chaque fois de refuser aux membres de notre groupe toute forme de recours ou de compensation pour leurs pertes", a-t-il déclaré, avant de saluer la manière dont "des milliers d'Australiens ordinaires se sont unis pour faire face à un géant mondial".
Pendant le procès, les avocats avaient notamment dénoncé "toute une série d'agissements choquants" lors du lancement d'Uber en Australie, citant des cas de "voitures sans licence avec des chauffeurs non accrédités".
Des plaintes similaires dans d'autres pays
"Lorsqu'Uber a démarré il y a plus de dix ans, il n'existait aucune réglementation sur le covoiturage dans le monde, et encore moins en Australie", a de son côté indiqué la plateforme américaine."Aujourd'hui, c'est différent, Uber est désormais réglementé dans chaque État et territoire d'Australie, et les gouvernements nous reconnaissent comme un élément important de l'offre transports du pays".
Le combat judiciaire entre Uber et les chauffeurs de taxis ne se cantonne pas à l'Australie. En décembre dernier, le tribunal de commerce de Paris avait débouté plus de 2500 professionnels français, réunis pour un recours collectif. La justice avait alors estimé qu'Uber ne commettait aucun acte de "concurrence déloyale".