Un catalogue illustré des chrysomèles de Nouvelle-Calédonie

Les 264 chrysomèles de Nouvelle-Calédonie sont à retrouver dans le catalogue illustré que Christian Mille présentera, samedi 28 mai, de 9 heures à 11 heures, à la librairie Calédo livres, à Nouméa.
Deux entomologistes et leur équipe publient un catalogue illustré des chrysomèles de Nouvelle-Calédonie, une famille d'insectes, du type coléoptère, endémiques à 92%. L'ouvrage s’adresse aux spécialistes, aux amoureux de la nature, aux gardes forestiers et aux agents de la police phytosanitaire.

C'est cœur du coffre fort entomologique de Nouvelle-Calédonie. A l'Institut agronomique calédonien (IAC) de Pocquereux, à La Foa, 50 000 spécimens de toutes sortes sont précieusement conservés. La température est exactement de 20°C et le taux d’humidité ne doit pas dépasser 60%. Parmi tous ces insectes, les chrysomèles sont d’une diversité insoupçonnée.

"L'intérêt c'est qu'elles sont endémiques. Elle caractérise un petit peu la biodiversité de la Nouvelle-Calédonie et en particulier cette espèce, qui va vraiment être l'emblème du groupe des chrysomèles, parce que Bohumiljania caledonica, c'est une bête qui a permis de faire connaissance avec Pierre Jolivet. Quand on lui a envoyé, il nous a dit : 'vous avez retrouvé le dinosaure de Nouvelle-Calédonie'", explique tout sourire Christian Mille, entomologiste à l’IAC de Pocquereux.

Le fruit de 15 ans de travail

Son origine est bien mystérieuse, puisque personne ne connait son alimentation endémique. Ce qui ne fait aucun mystère, en revanche, c’est que les chrysomèles ont mauvaise réputation. "Ils sont connus pour leur grande nuisibilité parce qu'on a des groupes, notamment les Galerucinae, qui vont s'attaquer à la pomme de terre, mais également aux cucurbitacées. On va essayer d'aller chercher leur odeur, qui permettrait de les attirer, pour pouvoir mettre au point des moyens de lutte qui n'utilisent pas des insecticides qui sont dangereux pour l'environnement et pour les consommateurs", poursuit Christian Mille.  

Deux cents soixante-quatre spécimens sont répertoriés dans un catalogue, qui aura couvé durant 15 ans. "Ce qui prend beaucoup de temps, c'est bien sûr la préparation des spécimens, mais aussi leur illustration. Il faut des systèmes photographiques un peu particuliers", raconte l'entomologiste. Autrement dit, tout part du terrain. Il faut bien, ouvrir l’œil et chausser ses bottes de sept lieues, parce que ces insectes volants sont de grands voyageurs. 

Une famille d'insectes présents sur tout le territoire

"L'ensemble des biotopes sont peuplés de chrysomèles", de l'Ile des Pins à Belep "en passant par la chaîne centrale, les plus hauts points et les plus hauts sommets, où l'on va retrouver des espèces bien spécifiques", renseigne Christian Mille. 

Christian Mille sera samedi 28 Mai, entre 9 heures et 11 heures, à la librairie  Calédo livres, à Nouméa, pour une discussion-débat autour de cette famille d’insectes, dont le taux d’endémisme est de 92 %.

Le reportage de Karine Arroyo et David Sigal 

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