Un champignon pour lutter contre le scarabée rhinocéros

Le scarabée rhinocéros, détecté pour la première fois en septembre 2019 à la Tontouta, fait partie de la liste des espèces envahissantes. La lutte contre cet insecte ravageur s’intensifie dans la zone infestée. Après la pose de pièges, place à l’utilisation d’un champignon.

C’est un insecte de couleur noire et de la longueur d’un pouce, doté d’une corne à l’image de celle du rhinocéros, traqué par les services sanitaires du gouvernement et de la chambre d’Agriculture. Depuis sa découverte en septembre 2019 sur le tarmac de la Tontouta, la lutte contre le scarabée rhinocéros, mangeur de cocotiers et de palmiers s’intensifie dans la zone infectée, de la Tamoa à Tomo. "On a environ 2 000 à 2 500 individus capturés dans les pièges. On a découvert près de quinze nids, explique Enrik Béné, responsable du projet de lutte contre le scarabée rhinocéros pour le Sivap. Depuis le 1er juin 2021, on a mis en place la lutte avec un champignon. Lui, il va à la fois tuer les larves, à tous les stades, et même le scarabée." 

Interview Enrik Béné

Une technique développée en Malaisie

Au total, plus de 5 000 hectares ont été prospectés et 3 000 m3 de déchets verts inspectés, dont la moitié a été détruite. Après le déploiement de 360 pièges et l’élimination des sites de reproduction, place à l’utilisation d’un champignon. Une technique développée en Malaisie, où l’insecte fait des ravages.  "Ce champion tue les larves, c'est comme s'il les faisait moisir. Il se diffuse dans les larves sous la forme d'un petit filament et la larve meurt au bout de quelques jours, détaille Marc Noden, coordinateur de la mission éradication pour la Chambre d’agriculture. On est assez satisfait parce que le scarabée reste contenu entre Tomo et la la Tamoa. Il ne va pas beaucoup plus loin. Mais on met quand même des pièges sentinelles autour de la zone pour voir s'il est sorti. Pour l'instant, non."

Une enveloppe de 100 millions de francs

Un suivi effectué par vingt-cinq agents au total sur le terrain, dont l’objectif est bien l’éradication totale du nuisible. Pour se faire, une enveloppe de 100 millions de francs cfp, financée par l’Agence rurale a été engagée. Le CEN, le conservatoire d’espaces naturels en Nouvelle-Calédonie, répertorie 105 espèces envahissantes, animaux et végétaux confondus, dont 36 parmi les pires au monde.

Le reportage d'Alix Madec :

Lutter contre le scarabée rhinocéros