Le dispositif de défiscalisation [locale en faveur du logement intermédiaire] s'est arrêté au 31 décembre 2018. La défiscalisation faite sur le territoire était dans un but de créer de nouveaux logements. Une partie des gens ont quitté le territoire. Aujourd'hui, certains appartements restent vacants du fait de la surproduction d'appartements, qui ne trouvent pas acquéreur.
- Antoine Azevedo, agent immobilier
Raisons démographiques
Au total, les ventes de biens destinés à l'habitat ont reculé de 18 % en 2019 (1986 transactions contre 2434). Instabilité institutionnelle, économie au ralenti… Les raisons sont aussi démographiques, selon l’Institut de la statistique et des études économiques.En cinq ans, depuis le recensement 2014, on a un solde migratoire négatif de près de 10 000 personnes.
C’est à la fois la résultante de moins d’arrivées et plus de départs, qui font qu’il y a énormément de logements vacants. La question que l’on pourrait se poser, c’est : est ce qu’on a encore besoin d’autant d’appartements neufs quand on a beaucoup de vacances dans l’ancien ?
- Olivier Fagnot, directeur de l'Isee
Pas de chute libre des prix
Du côté des prix, l’écart continue de se creuser entre la capitale et l’agglomération. A Dumbéa, Païta et au Mont-Dore, les logements se vendent 38 % moins cher qu’à Nouméa. Mais sur l’ensemble, les prix ne sont pas en chute libre.On ne peut parler de crise dans l'immobilier : même si le volume de transactions est en baisse dans des proportions parfois significatives, les prix, eux, ne dévissent pas. Si on prend l'exemple de Nouméa, nous avons une contraction du volume de transactions de l'ordre de 24 %, alors que les prix moyens n'ont baissé que de 1,6 %.
- Divy Bartra, directeur d'agence immobilière
D'autres communes ont connu des baisses plus significatives, en particulier sur le Grand Nouméa : le Mont-Dore enregistre une baisse des prix moyens plus importante, alors que le volume de transactions est en hausse.
- Divy Bartra
Retour à la réalité ?
Pour les F4 et plus, les prix à la vente ont chuté de 20 % au Mont-Dore. Contre - 9 % pour les quatre communes de l’agglo. Pour certains professionnels, les prix actuels sont plus fidèles à la réalité.A un moment, il y avait une demande tellement folle qu'entre l'offre et la demande, les gens qui vendaient leur biens avaient tendance à rehausser toujours plus haut les prix. La finalité, c'est qu'aujourd'hui, nos acquéreurs achètent à des prix du marché. Et le marché s'est re-stabilisé.
- Antoine Azevedo, agent immobilier
Tendance maintenue
Les chiffres de l’immobilier continueront-ils de baisser en 2020 ? Notamment sous l’effet Covid ? C’est en tous cas ce qu’indique le premier semestre. Les ventes sont en recul de 17 % et cette fois, même les logements anciens sont touchés.Un reportage de Coralie Cochin et Claude Lindor.
«Regain de dynamisme» en zone VKPP
A noter que selon le panorama de l'immobilier, la zone VKPP (Voh, Koné, Pouembout et Poya) «bénéficie d'un regain de dynamisme après une période de repli» : + 22% de transactions entre 2018 et 2019.L'enquête sur les transactions immobilières en 2019, par l'Isee en partenariat avec la chambre des notaires et la CCI :
En complément, le panorama de l'immobilier en 2019, par la Chambre de commerce et d'industrie :