C'est une petite révolution que s'apprête à vivre le Médipôle. L'hôpital public calédonien peut enfin traiter les cas d'arythmie cardiaque, grâce à une machine qu'il vient d'acquérir. L'équipement permet, via une sonde, de reproduire l'image en trois dimensions du cœur des patients sous anesthésie générale.
"Ils sont endormis totalement parce qu'ils doivent être immobiles. La précision de la cartographie est d'un millimètre. On reconstruit la géométrie de l'oreillette gauche pour isoler les endroits qui fabriquent l'arythmie", précise le docteur Mohamed Benadel, cardiologue-rythmologue au Médipôle.
Après avoir repéré le problème sur son écran, le cardiologue intervient immédiatement sur le cœur du patient avec une deuxième sonde, "un cathéter de thérapie dont la pointe de 4 millimètres est irriguée pour permettre à la brûlure de pénetrer profondément" dans la zone responsable du trouble du rythme.
Un lourd investissement
Le Médipôle attend désormais beaucoup de ce projet qui a mobilisé pendant un an plusieurs services de l'établissement. L'important nvestissement devrait être rentabilisé sur le long terme : ces opérations réalisées localement vont permettre d'éviter de nombreuses évasan.
"Le plus intéressant pour le patient, c'est qu'il reste ici et est entouré de sa famille. Parfois, les evasan se font en Australie et malgré la présence d'interprètes, on n'est pas dans un milieu qui permet au patient d'être serein avec la barrière de la langue", explique José Gourret, infirmier spécialisé en rythmologie.
Une cinquantaine de personnes doivent être opérées cette année. Cet équipement de pointe pour les patients pourrait également s'avérer être un argument de poids, au moment où la Calédonie rencontre tant de difficultés à recruter.