C'est une étude réalisé par un jeune ingénieur océanographe calédonien. En association avec l'IRD et Météo-France, Martin Bénébig a réalise une modélisation sur la vigilance vagues-submersion en Nouvelle Calédonie. Des phénomènes dont on mesure à chaque cyclone les conséquences. On en comprend désormais les mécanismes.
La surcote
Lorsqu’on que l’on évoque la menace cyclonique on cite volontiers la force des vents, et ses dégâts, la masse nuageuse et les précipitations qui lui sont associées.
On s’inquiète moins souvent de la puissance destructrice de la mer. La force de sape des vagues qui déferlent et submergent. En effet, une dépression tropicale peut aussi être synonyme de montée des eaux. Ce que les spécialistes appellent la surcote. "La surcote c'est la différence entre le niveau réel du niveau de la mer et la marée prédite, vulgarise Martin Bénébig, océanographe et publicateur de l'étude. La baisse de la pression atmosphérique, les vents et le déferlement des vagues sont à la l'origine de la surcote".
Le scientifique s’est appuyé sur les données relevées aux passages de six cyclones et dépressions puis a observé les effets de ces surcotes dans le lagon calédonien. "Avec le cyclone Niran, le lagon a accumulé jusqu'à un mètre d'eau supplémentaire", poursuit-il.
Un outil de prévision
Des phénomènes surtout observés à Moindou, Oundjo ou Poé, là où le lagon est étroit. Là où le déferlement de la houle de tempête va jouer un rôle majeur, "lorsqu'une houle s'abat sur le récif, une barre d'eau se forme et bloque l'évacuation naturel de l'eau. On assiste alors à une montée des eaux dans le lagon", décrit Jérôme Lefevre, ingénieur laboratoire anthropie à l'IRD.
Une montée des eaux que l’on explique et mesure, mieux mais qui a depuis longtemps des effets dévastateurs sur le littoral. "Ce phénomène participe à l'érosion du littoral et aux crues", complète l'ingénieur.
Informer les populations de bord de mer
Cette étude sur les phénomènes de vagues-submersion est bien sûr un outil précieux pour les services de prévision de Météo France ou de la sécurité civile. Elle permet aussi de mieux informer les populations du littoral. "Grâce à ces nouveaux modèle on pourra d'ici 2023, ajouter un nouveau paramètre de vagues-submertion afin de mieux prévenir et alerter les populations", projette Virgil Cavarero prévisionniste à Météo-France.
Avec le changement climatique la menace de submersion ne fera que prendre de l’importance. Et ce travail de modélisation permettra d’évaluer les zones les plus vulnérables ainsi que l’évolution du trait de côte. Cela, afin de prévoir au mieux l’aménagement du littoral.
Retrouvez l'étude complète sur le site de Météo-France ici.
Le reportage de Bernard Lassauce et Claude Lindor :