Une ancienne salariée de l'association Avec accusée d'abus de confiance

Urnes de l'opération 100 F devant un supermarché, à Païta.
Ce lundi matin au tribunal de Nouméa, une femme devait être jugée en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité pour abus de confiance. Cette ancienne salariée de l’association Avec aurait détourné plusieurs millions de francs Pacifique. Mais elle ne s’est pas présentée devant la justice.

Elles étaient cinq femmes dans la salle du tribunal correctionnel, ce lundi matin, à attendre en vain celle qui devait s'expliquer autour de faits d'abus de confiance au détriment de l'association Avec. Cinq femmes du passé et du présent de la structure, membre du bureau ou bénévole. Depuis 1981, l'Aide volontaire aux évacués calédoniens améliore le quotidien de ceux qui sont hospitalisés hors du territoire. Elle finance aussi une partie des billets d’avion ou des coûts d’hébergement pour les familles.

Ces femmes ont demandé des subventions et organisé des collectes pendant des années. Elles ont ouvert des comptes courants et un compte épargne. Sur ce dernier, on gardait deux millions de francs Pacifique pour financer les rêves des enfants. Un jour de novembre 2021, la banque appelle : "Le virement ne passe pas, le compte est à découvert". Interloquée, la présidente d'Avec reprend l'historique des relevés, et se rend compte que la situation dure depuis juin 2021. Plus de 9 millions et demi se sont évaporés.

Comptes bancaires maquillés et utilisation de la carte bleue

"Ce compte qui ne servait que pour les billets d'avion des proches des malades s'est soudain mis à alimenter des achats en magasins de mode, des consultations vétérinaires, une fête d'anniversaire grandiose... Pourquoi est ce que la chargée de clientèle bancaire n'a pas réalisé qu'il se passait quelque chose ?", s'interroge Marie-Claude Hellouin. La secrétaire administrative embauchée en juillet 2020 n'était pas au tribunal lundi, elle était pourtant convoquée dans le cadre d'une CRPC

Négocier sa peine en plaidant coupable : cette procédure permet de juger rapidement l’auteur d’une infraction. Mais ne pas honorer ce rendez-vous c’est défier la justice et aggraver son cas. D'autant qu'un profil se dessine, celui d'une récidiviste. En 2012, la quadragénaire avait été jugée par le tribunal correctionnel pour avoir détourné 14,5 millions d'un organisme. Un comité régional sportif confirme que 200 000 francs de chèques ne sont pas entrés dans ses caisses. En 2019, un autre organisme a porté plainte pour les même faits. Plusieurs millions manquent, on attend la décision de justice. L'Avec aussi. Elle doit être rendue le 9 septembre.

Le reportage de Laura Schintu :

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