Référendum : ces sondages qui restent confidentiels

Plus que vingt jours avant la prochaine consultation qui engagera l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, et un seul sondage a été rendu public, en mars. Ce n'est pas qu'il n'y en a aucun autre. Seulement, les commanditaires ne les rendent pas publics.
L'un évoquait 66 % de Non à l'indépendance et 34% de Oui. Cet autre accordait au Non 63 %. Le troisième, compilant plusieurs vague de mesures, annonçait 69 à 75 % d'électeurs prêts à voter Non. Bref, en 2018, plusieurs sondages avaient été publiés avant le scrutin du 4 novembre et tous annonçaient une très large victoire des partisans du maintien dans la France. Ce qui était globalement pressenti. Mais le vote en faveur de l'accession à la pleine souveraineté a été plus important que dans ces enquêtes d'opinion (ci-dessous les résultats officiels). 
 
 

Différence entre 2018 et 2020

Deux ans après, la nouvelle année référendaire semble avare en sondages. Ça ne signifie pas qu’il n’y en a pas. Les commanditaires restent nombreux à demander des chiffres, comme en 2018. Seulement, cette fois-ci, ils ne souhaitent pas forcément les rendre publics.
 

La principale différence, c'est qu'en 2018, les instituts avaient financé eux-mêmes les sondages pour une partie d'entre eux et un troisième avait été commandité par NC la 1ere, qui avait été également diffusé. Ils avaient vocation à être diffusés. En 2020, les sondages qui ne sont pas diffusés sont le fait de commanditaires qui sont propriétaires et ils choisissent, ou pas, de les diffuser. 
- Stéphane Renaud, directeur de l’institut Quid Novi

 

Crainte ? 

Après le précédent référendum, certains ont prêté aux sondages un effet sur la mobilisation des électeurs, en particulier chez les non indépendantistes. Alors, y a-t-il cette année la crainte qu'ils influencent le vote ? 
 

Le sondage influence. Ça, c'est évident. En revanche, dès qu'il est publié, il n'est plus valable. S'il ne fait pas l'objet de mesures continues, on ne peut pas suivre l'évolution de l'opinion et donc, on ne peut pas avoir de "correction" tenant compte de l'évolution des perceptions des populations. 
- Stéphane Renaud, Quid Novi

 

En mars

Un seul sondage a été publié cette année. Celui de l'hebdomadaire calédonien Actu NC, réalisé par I-Scope début mars. Il annonçait alors une victoire du Non à l'indépendance à 57 % des voix. Contre 20 % pour le Oui. A l'époque, six mois avant la date annoncée (qui a ensuite été reportée du 5 septembre au 4 octobre), 16 % des personnes interrogées disaient ignorer ce qu'elles allaient voter. Et 7 % n’ont pas souhaité répondre. Un sondage effectué sur un échantillon de 1 004 personnes.
 
A Paris lors du XIXe Comité des signataires.
 

Etude

Au 14 septembre, aucune autre estimation chiffrée n’a été publiée. Une étude qualitative, financée par l’Etat, a été commandée par différents partenaires du Comité des signataires. Elle a été présentée aux différents partis politiques concernés. Il était question des craintes des Calédoniens autour de la consultation référendaire et de leurs attentes en cas de Oui ou de Non. Les résultats n’ont, eux non plus, pas été communiqués officiellement.