Alors que le référendum d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie se déroulera dans tout juste un mois, le 4 novembre, une enquête d'Harris Interactive pour NC la1ere-France Télévisions fait le point sur les intentions de vote : le "Non" à l'indépendance l'emporterait avec 66%.
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A un mois du référendum du 4 novembre sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, NC la1ère/France Télévisions publie les résultats d'un sondage commandé à Harris Interactive. Le 4 novembre, les électeurs auront à répondre par "Oui" ou par "Non" à la question suivante : "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?". Selon notre sondage, 66% des électeurs calédoniens inscrits sur les listes électorales pour ce référendum ont l'intention de répondre "Non".
Harris Interactive a demandé aux sondés s'ils étaient certains de leur choix à un mois du référendum, ou s'ils étaient encore susceptibles de changer d'opinion. 85% se déclarent sûrs de leur choix, 15% peuvent encore changer d'avis.
L ’indécision est plus élevée :
Harris Interactive a également réalisé une enquête dans l'hexagone pour appréhender le regard des personnes vivant en France métropolitaine sur la situation en Nouvelle-Calédonie. Il apparaît que 65% des personnes interrogées dans l'hexagone estiment que si la Nouvelle-Calédonie accédait à l'indépendance, ce serait une bonne chose.
83% des personnes sondées en métropole déclarent avoir une bonne image de la Nouvelle-Calédonie. 61% des métropolitains déclarent avoir entendu parler du référendum du 4 novembre. Enfin, les habitants de métropole ont le sentiment que la pleine souveraineté et l’indépendance présenterait davantage un risque qu’une opportunité pour la Nouvelle-Calédonie, particulièrement en ce qui concerne l’activité économique (51%) et la qualité des services publics sur place (55%).
Et la note de synthèse d'Harris Interactive :
Certaines questions ont été posées en miroir à un échantillon de 1018 personnes, représentatif des habitants de métropole âgés de 18 ans et plus, interrogé par internet du 18 au 20 septembre 2018. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région d'habitation de l'interviewé.
15% encore susceptibles de changer d'avis
Harris Interactive a demandé aux sondés s'ils étaient certains de leur choix à un mois du référendum, ou s'ils étaient encore susceptibles de changer d'opinion. 85% se déclarent sûrs de leur choix, 15% peuvent encore changer d'avis.L ’indécision est plus élevée :
- Chez les femmes (18%) que chez les hommes (11%)
- Chez les 18-24 ans (25%) que chez les 50 ans et plus (7%)
- Chez les Kanak (20%) que chez les Européens (6%)
- Chez les électeurs du Oui (20%) que chez les électeurs du Non (8%)
Les arguments des partisans du "Non"
Pour justifier leur choix, les électeurs du "Non" expliquent principalement que la Nouvelle-Calédonie est concrètement dépendante de la France, que ce soit au niveau de sa sécurité, d’un point de vue économique ou en ce qui concerne les subventions publiques nécessaires, selon eux, pour maintenir le niveau de vie en Nouvelle-Calédonie. À chaque fois, plus de 9 électeurs du "Non" sur 10 estiment que ces arguments vont peser de façon importante dans leur choix. En revanche, la crainte de perdre la citoyenneté française apparaît comme une motivation réelle mais secondaire (77%).Les arguments des partisans du "Oui"
Les électeurs du "Oui", quant à eux, déclarent que leur choix est principalement motivé par des aspirations citoyennes et symboliques : 97% jugent que la reconnaissance de l’identité kanak a pesé dans leur préférence, quand 94% voient dans leur vote une façon de renforcer le vivre-ensemble en Nouvelle-Calédonie et 93% l’occasion pour l’archipel de commencer une nouvelle phase dans son développement. Plus de 9 électeurs du Oui sur 10 estiment également que leur choix permettrait à la Nouvelle-Calédonie de pouvoir faire ses propres choix en matière d’éducation, de défense ou de justice, mais également de nouer des relations plus étroites avec d’autres pays du monde.
Le référendum vu par les habitants de métropole
Harris Interactive a également réalisé une enquête dans l'hexagone pour appréhender le regard des personnes vivant en France métropolitaine sur la situation en Nouvelle-Calédonie. Il apparaît que 65% des personnes interrogées dans l'hexagone estiment que si la Nouvelle-Calédonie accédait à l'indépendance, ce serait une bonne chose. 83% des personnes sondées en métropole déclarent avoir une bonne image de la Nouvelle-Calédonie. 61% des métropolitains déclarent avoir entendu parler du référendum du 4 novembre. Enfin, les habitants de métropole ont le sentiment que la pleine souveraineté et l’indépendance présenterait davantage un risque qu’une opportunité pour la Nouvelle-Calédonie, particulièrement en ce qui concerne l’activité économique (51%) et la qualité des services publics sur place (55%).
L'analyse de Jean-Daniel Levy
Jean-Daniel Levy, directeur du département Politique & opinions chez Haris interactive, analyse ici les principaux enseignements de ce sondage. Il est interrogé par Célia Cléry (France Ô radio):Jean Daniel Levy
Les deux précédents sondages
Ce sondage confirme la tendance dessinée par les deux précédents. Une enquête réalisée par l'institut I-Scope pour la télévision Caledonia, entre le 30 juillet et le 8 août affirmait que 63% des personnes interrogées ont l'intention de voter "Non" à l'indépendance. 28% veulent voter "Oui". 9% des sondés n'ont pas encore fait leur choix. Début septembre 2018, l'institut Quid Novi, franchise de Kantar-TNS, a publié un autre sondage, indiquant que 69 à 75% des électeurs sont susceptibles de voter "Non" à l'indépendance.L'étude complète
Voici l'étude complète d'Harris interactive pour France.tv :Et la note de synthèse d'Harris Interactive :
Méthodologie du sondage
L'enquête d'Harris Interactive pour France Télévisions a été menée par téléphone du 12 au 22 septembre, sur un échantillon de 1038 personnes, représentatif des inscrits sur la liste référendaire en Nouvelle-Calédonie. La méthodologie utilisée est celle des quotas avec redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, communauté d'appartenance, province de l'interviewé et vote aux élections précédentes.Certaines questions ont été posées en miroir à un échantillon de 1018 personnes, représentatif des habitants de métropole âgés de 18 ans et plus, interrogé par internet du 18 au 20 septembre 2018. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région d'habitation de l'interviewé.